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Parlons à coeur ouvert


"À tous nos démêlés, coupons chemin, de grâce,
Parlons à cœur ouvert, et voyons d'arrêter..."
Le Misanthrope, II, 1, v. 530-531

La question de la sincérité en amour fait l'objet, dans les années 1660, de questions d'amour et de maximes d'amour :

Savoir combien la sincérité est nécessaire en amour
De la sincérité j’entends qu’on fasse vœux
En honnête galanterie
J’excuse volontiers, et bien plutôt j’oublie
Un crime dont on fait l’aveu,
Qu’une bagatelle qu’on nie.
(Recueil contenant les maximes et lois d’amour, Rouen, Jean Lucas, 1666, éd. dans le Recueil contenant un dialogue du mérite et de la fortune, Les Maximes et lois d’amour, Plusieurs lettres, billets doux et poésies, Rouen, Jean Lucas, 1667, p. 88)

Savoir si l’on peut bien aimer, et n’être pas sincère.
Une honnête maîtresse, et qui tâche de plaire
Est sur toute chose sincère,
Elle craint plus lorsqu’elle ment
D’être soi-même sa partie
Que de déplaire à son amant,
S’il la prenait en menterie.
(Ibid., p. 88-89)

Sur la même.
Une honnête maîtresse aime la vérité,
Et prend toujours plaisir à la sincérité :
Mais si pour l’excuser auprès de ce qu’elle aime,
Elle parle une fois moins véritablement
Ce qu’elle se dit à soi-même,
La touche plus en ce moment,
Que ce que lui dit son amant.
(Ibid., p. 89)

Alceste, qui se présentera comme "un peu plus sincère qu'il ne faut" donne plus généralement à la sincérité, dans tous les types de relations, la plus haute valeur ("je veux qu'on soit sincère").




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