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Parfaite créature


Et je n'ai pu vous voir, parfaite créature,
Sans admirer en vous l'auteur de la nature"
Le Tartuffe, III, 3 (v. 939-940)

L'expression est régulièrement usitée dans les textes dévots ; ainsi dans

Le terme "créature" est très répandu dans le langage de dévotion.

On le retrouve, par exemple, dans

(1)
Comme elle était destinée pour être la Mère de Jésus-Christ, elle a reçu la plénitude de la grâce, ce que l'Ange reconnaît par ces paroles. Je vous salue Marie pleine de grâce. C'est pourquoi elle est la plus pure, la plus divine, et la plus parfaite créature qui puisse être.
(p. 356)

(2)

Les bénéfices de la nature sont la création, par laquelle Dieu nous a donné l'être, et au degré d'excellence que nous l'avons, ne nous faisant point pierres, herbes, ni bêtes, comme il pouvait, ainsi que dit saint Augustin ; mais la plus noble et la plus parfaite créature des corporelles, doué d'entendement et de volonté, son image et le chef-d'oeuvre de ses mains.
(I, 8, p. 199)

(2)

CHAPITRE I
Elles [les personnes] se trouvent quelquefois ravies en certaines méditations remplies de points si hauts, si curieux, si pleins de douceur et de suavité, qu'en cet état elles croient avoir tout à fait oublié le monde et les créatures et être arrivées jusques au troisième ciel.
(Le Combat spirituel, composé en italien, par un serviteur de Dieu, et traduit en français, par un autre serviteur de Dieu, Paris, P. Le Petit, 1664, p. 5.)

CHAPITRE XIII
Quand nous serons donc obligés de nous tenir occupés après les créatures, qui sont les objets de nos sens, ouvrons d'abord les yeux de l'esprit pour pénétrer en elles jusques au Dieu invisible qui y réside pour leur donner l'être. [...]
D'autres fois, sur les divers degrés de perfection que nous voyons dans les créatures, nous pouvons nous élever jusques aux perfections et aux grandeurs incompréhensibles de Dieu, nous réjouissant davantage que toute cette gloire soit sienne, et qu'elle soit incompréhensible, que si elle était nôtre, et que nous la pussions comprendre. Et quand nous trouverons, ou puissance, ou sagesse, ou bonté, ou justice dans les créatures raisonnables; Voilà, Seigneur, dirons-nous à Dieu au-dedans de nous-mêmes, voilà les petits ruisseaux, qui naissent de cette source incréée, et de cet océan infini de tout bien, qui est en votre divine essence. [...]
[...] ces attraits des créatures se peuvent encore éviter par un autre moyen. Soudain que nous nous sentirons attirez par quelques objets agréables, souvenons-nous que le malin esprit est caché sous ces apparences, comme un serpent sous de belles fleurs, afin de nous empoisonner par ses morsures venimeuses.
(Paris, P. Le Petit, 1664, p.73-75.)

(4)

Je soussignée, constituée et établie en la présence de Dieu éternel et de toute la cour céleste, ayant considéré l'immense miséricorde de sa divine bonté envers moi, très indigne et chétive créature, qu'elle a créée de rien, conservée, soutenue, délivrée de tant de dangers, et comblée de tant de bienfait...
(éd. de 1662, p. 75)

Protestant de ne jamais plus abuser d'aucune partie de mon être contre sa divine volonté et souveraine Majesté, à laquelle je me sacrifie et immole en esprit, pour lui être à jamais loyale, obéissante et fidèle créature, sans que je veuille oncques m'en dédire ni repentir.
(p. 78)

(5)

Tiens pour vain et trompeur ce que les créatures
T'offrent de consolations,
Et n' abaisse jamais à leurs douceurs impures
L'honneur de tes affections.
(II, 5)

Certes il s' en voit peu de qui l' amour soit pure
Jusqu' à se dépouiller de toute créature.
(II, 11)

Je ne fais rien de rare alors que je te sers :
J'apprends cette leçon de toute la nature ;
L'hommage de la créature
N'est qu' un tribut commun que te doit l' univers.
(III, 10)

De quoi murmures-tu, chétive créature,
Et comment peux-tu repartir,
Alors qu' on te reproche, à toi qui n' es qu' ordure,
Ce que tu ne peux démentir ?
(III, 13)

Toi, la pureté même, et moi, la même ordure,
Toi, le grand saint des saints, toi, leur unique roi,
Tu viens à cette indigne et vile créature
Qui ne mérite pas de porter l' oeil sur toi !
(IV, 2)



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