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Palémon, Dieu des eaux


Flore paraît au milieu du théâtre, accompagnée de Vertumne, Dieu des arbres et des fruits, et de Palémon, Dieu des eaux.
Psyché, Prologue.

Parmi les divinités champêtres naturellement liées à Flore, se trouve le dieu marin Palémon, vraisemblablement emprunté au cortège de Vénus, inspiré de celui qui accompagne Amphitrite, au début du conte de Psyché chez Apulée, L'Ane d'or:

Sic effata et osculis hiantibus filium diu ac pressule sauiata proximas oras reflui litoris petit, plantisque roseis uibrantium fluctuum summo rore calcato ecce iam profundi maris sudo resedit uertice, et ipsum quod incipit uelle, set statim, quasi pridem praeceperit, non moratur marinum obsequium: adsunt Nerei filiae chorum canentes et Portunus caerulis barbis hispidus et grauis piscoso sinu Salacia et auriga paruulus delphini Palaemon; iam passim maria persultantes Tritonum cateruae hic concha sonaci leniter bucinat, ille serico tegmine flagrantiae solis obsistit inimici, alius sub oculis dominae speculum progerit, curru biiuges alii subnatant. Talis ad Oceanum pergentem Venerem comitatur exercitus.
(IV, 30-31)

Ainsi parla Vénus ; puis ayant à pleine bouche souvent et de grande affection baisé son fils, elle se retira vers le rivage de la mer, et de la plante de ses pieds rosins et douillets se prit à cheminer sur la plus haute rosée des flots de l’Océan. Déjà elle s’était assise au plus creux de la mer, comme tout soudain les compagnies marines mettent en exécution ce qu’elle commence de vouloir, ainsi que si elle l’eût dès longtemps commandé ; Voici venir les filles de Nérée chantant et dansant à plaisir. Portun avec ses grands cheveux et sa barbe bleu perse. Salace portant son tablier tout plein de poissons. Le petit Palémon chevauchant un Dauphin. Les troupes des Tritons fendant la mer de toutes parts : l’un sonne doucement de sa trompe bruyante ; l’autre nageant dessous un dais ou gardecol de soie, se garantit contre l’ardeur du Soleil son ennemi ; un autre porte le miroir devant sa Dame, et d’autres encore la viennent trouver en leurs chariots et carrosses. C’est la compagnie qui suivait Vénus, quand elle se promenait à travers la mer Océane.
(traduction de Jean de Montlyard, édition de 1648, p. 123)




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