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On trouve des accommodements


"Le Ciel défend, de vrai, certains contentements;
Mais on trouve avec lui des accommodements."
Le Tartuffe, IV, 5, v. 1487-1488

Le Vrai Pédagogue Chrétien (1661) du jésuite Philippe d'Outremont présente les moyens de faire taire les scrupules qui surgissent face à l'éventualité du péché (1)

L'Opusculum singularia universae fere theologiae moralis complectens, adversus quorundam expostulationes contra nonnullas Jesuitarum opiniones morales (1664) d'un autre jésuite, Amadaeus Guimenius (Mateo de Moya), ouvrage condamné par la faculté de théologie de Paris en 1665, fournit plusieurs exemples de ces accommodements (2)


(1)
Remèdes singuliers contre les scrupules ou vaines appréhensions d ‘avoir commis quelques péchés ou donné consentement aux pensées mauvaises

Toutes ces pensées mauvaises engendrent souvent (et particulièrement dans les esprits faibles et non encore bien enracinés en la charité, ou trop craintifs) des scrupules, qui ne sont autre chose que des appréhensions de péché, fondées sur des raisons frivoles et des craintes où il n’y en a pas.
Ces scrupules procèdent pour l’ordinaire de l’infirmité de la nature, d’une pusillanimité et mélancolie ; quelquefois aussi de la tentation du diable, et pour trop craindre Dieu, appréhender avec excès et mal à propos sa colère et sa justice.
Le signe et marque d’une personne scrupuleuse est, lorsque contre le jugement des personnes sages et le sien propre, qu’une telle et telle chose n’est point péché, elle demeure néanmoins en peine et anxiété, craignant de pécher ou d’avoir péché : crainte pernicieuse, et du tout contraire à la charité ; car, au lieu que la charité consomme et dévore les défauts, cette crainte les nourrit tellement que même elle fait revivre en la pensée des scrupuleux des fautes effacées par le sang de l’Agneau et fait paraître rouge comme la pourpre ou noire comme du charbon, ce qui est blanc comme la neige.
[…]
C’est le propre des petits esprits de prendre le scandale et des méchants de le donner ; aussi l’est-ce des âmes faibles de concevoir des scrupules.
Celui-là n’a pas mal rencontré qui les a appelés les fléaux de l’amour céleste, puisqu’ils tirent leur origine de la crainte excessive de l’enfer.
[…]
Or est-il que la personne scrupuleuse doutant peut et doit selon la doctrine commune se mettre en repos et tenir pour vaines et frivoles ses imaginations. Si parfois il vous semble que vous être entièrement assuré que telle ou telle chose est péché, tenez pour certain que cela provient de la forte imagination et de la crainte excessive dont vous êtes préoccupé, accompagnée d ‘un amour propre.
(I, 1, p. 33-36)

(2)

PROPOSITIO X

Deosculari foeminam, non quidem propter delectationem veneream, sed ob praecisam illam delectationem, quae ex osculis percipitur, ut ex contactu rei mollis et suavis, non est peccatum mortale
« De peccatis », p. 31-33

PROPOSITIO XI

In rebus venereis datur parvitas materiae ; Sanchez, De matrim ; lib. 9, disput. 46, num. 9 & 27 & 40 in I. editione. Unde juxta hanc doctrinam oscula et amplexus ratione parvitatis materiae non sunt laetalia. [...]
Si confessor dicat feminae verba levia, vel aliud signum, vel opus leve faciat indicamentivum amoris lascivi, quae verba ad judicium prudentis viri
« De peccatis », p. 41-43




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