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On peut, par tous pays, être content de soi
- "Je crois qu'avec cela, mon cher marquis, je crois,
- Qu'on peut, par tous pays, être content de soi."
- Le Misanthrope, III, 1, v. 803-804
La Mothe le Vayer, dans son "petit traité" "De la prospérité" (Opuscules ou petits traités, 1643) évoque le cas des "Superbes" :
- Il n'y a personne qui n'éprouve tous les jours tant d'orgueil en ceux que le bonheur dont nous parlons assiste, qu'à peine peut-on converser avec eux comme avec le reste des hommes [...] Ce qui est très considérable en cela, c'est que leur fierté ne les rend pas seulement très considérables au reste du monde; ils le deviennent encore à eux-mêmes; et, ne pouvant digérer les faveurs qu'ils reçoivent de la Fortune, ni souffrir toutes ses caresses, ils crèvent de vanité au même temps qu'ils succombent sous le poids : Quae illos graves aliis reddit, gravior ipsis felicitas incumbit. J'avoue que, quand la prospérité ne ferait point d'autre mal que d'élever si haut le sourcil comme elle fait à ceux qui la possèdent, ile me serait impossible de n'en pas médire, tant j'ai une grande aversion des Superbes.
- (Oeuvres, 1757, II, 2, p. 354)
L'expression "content de soi" fait partie du langage à la mode, comme l'indique le Père Bouhours dans ses Entretiens d'Ariste et Eugène (1671) :
- Etre content de soi. Je ne serais pas content de moi, si je ne vous avais servi en cette rencontre; elle est fort contente d'elle-même, en parlant d'une femme qui a bonne opinion d'elle ; je n'ai pas mal réussi dans cette affaire, je suis assez content de moi.
- (p. 95)
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