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On court au-devant du souhait des gens


"Ne voyez-vous pas bien dès qu'on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde, et comme on est ravi d'en donner, à droit, et à gauche, partout où l'on se trouve? On n'attend pas même qu'on en demande, et l'on court au-devant du souhait des gens"
Don Juan ou le Festin de pierre, I, 1

L'agitation des "preneurs de tabac" avait fait l'objet d'une entrée dans le Ballet de l'impatience (1661), dont on retrouve la trace dans le fonds Philidor, sans qu'elle figure dans la version imprimée du livret.

Leur réputation d'importunité faisait l'objet d'un trait de satire dans "L'Enfer réformé" de Francisco de Vilegas, traduit en français en 1647 (1).

L'usage du tabac en société obéit à des usages de politesse précis, que décrivent entre autres :

Un jeu de scène soggetto de commedia dell'arte "Il Basilisco di Berganasso" associe prise de tabac et bastonnade :


(1)
Ces preneurs de tabac ressemblent naïvement à des démoniaques que l’on exorcise, il leur sort des fumées et des vapeurs aussi infectes ; mais ils demeurent toujours possédés de ce malin esprit ; car ils sont idolâtres de tabac, ils en font une divinité qui les ravit en extase ; ils se louent et se vantent par-dessus tout, tentent et persécutent chacun pour leur en faire user.
(Les Œuvres de Don Francisco Vilegas, 1647, p. 245)

(2)

Il ne faut point prendre de tabac en poudre, ni en mâcher, ni s'en mettre des feuilles dans le nez, si la personne qualifiée, qui est en droit d'en prendre devant nous, ne nous en présentait familièrement, auquel cas il faut en prendre, ou en faire le semblant, si on y avait répugnance.
(éd. de 1728, p. 76-77)

(3)

ce serait une incivilité […] de prendre du tabac, si la personne pour qui nous devons avoir du respect n’en présente familièrement, et en ce cas, il faut en prendre ou en faire semblant.
(p. 149)

(0)

ATTO PRIMO
[...]
Scena decima ottava
Odoardo, Cola, Pulcinella e Basilisco
Basilisco vede i bravi, si ritira in disparte e sprezzante piglia tabacco. Lazzi di Pulcinella, che gli dice ove sia la sua bravura, etc. Basilisco gli dice che vada a dire ad Odoardo di no, Pulcinella va, e riceve uno schiaffo da Odoardo, lo raconta a Basilisco, esso scherzando gli offerisce tabacco, e che torni a dirgli di no; Pulcinella va e riceve calci, torna da Basilisco, gli piglia la scatola, e lo manda da Odoardo a dirgli di no. Segue scena come a Pulcinella, e nella seconda volta Basilisco infuriato entra in casa.
(codice Vaticano Latino 10244, Biblioteca Vaticana, fol. 129-130)

(0)

ATTO PRIMO

[...]
Scena 11
Basalisco e detti
[...] quelli tornano a bravare Pulcinella, Basalisco dice che non è niente, Don Consalvo dà un schiaffo a Policinella, Basalisco pigliando tabacco dice che non è niente ; alla fine Policinella dice a Basalisco che parli lui con quelli, e Basalisco se gl'accosta dicendoli che Policinella non li vuol dare Fidalma, quelli lo strapazzano; Policinella dice che non è niente e seguita l'istesso lazzo ch'ha fatto Basalisco con ess, poi Don Consalvo da una bastonata a Basalisco, e Policinella col tabacco fa l'istesso lazzo che non è niente ; per ultimo Basalisco entra, piglia la sua stanga, li batte e mette in fuga.
("Gibaldone de' soggetti da recitarsi all'impronto alcunij proprij e gl'altri da diversi, raccolti di D. Anibale Sersale Conte di Casamarciano", Ms cote AA.XI.40, Biblioteca Nazionale, Napoli, s. d.)




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