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Ne fait que jouer
- "Et qui, du matin au soir, ne fait que jouer et que boire"
- Le Médecin malgré lui, I, 1
Il est fréquent, dans les disputes conjugales stéréotypées (voir "en se querellant"), que l'épouse reproche à son mari de jouer. On trouve notamment ce motif
- dans les Oeuvres de Tabarin rééditées en 1664 (1)
- dans L'Intrigue des carrosses à cinq sous (1663) de Chevalier (2).
Ce grief est souvent associé à celui d'"ivrognerie".
(1)
- GRATTELARD
- Vous en avez menti, vilaine ! Vous êtes une gueuse ! Mordienne ! me voilà en colère ; je suis fâché, par ma foi !
- LE MAITRE
- Qu'y a-t-il, Grattelard ? Il semble, à te voir, que tu sois ému.
- GRATTELARD
- N'est-ce pas une honte d'endurer des injures d'une femme ? Mort de ma vie ! Je lui ai bien tripoté les joues. Vous êtes une coquine !
- LE MAITRE
- Tout beau, tout beau, Grattelard ; appaise un peu tes feux. Qu'y a-t-il ? Sachons voir.
- GRATTELARD
- Pour vous le confesser, j'étais allé prendre une heure de récréation dans un tripot (comme le baron de Grattelard se réjouit quelquefois) ; et maintenant cette maraude de servante me vient contester et crier après moi.
- (Recueil général des oeuvres et fantasies de Tabarin, Rouen, L. Du Mesnil, 1664, Deuxième partie, Question XII, "Qui sont les meilleurs tripotiers", p. 145-146, réédité dans Les Rencontres, fantaisies et coq-à-l'âne facécieux du baron de Grattelard, dans Oeuvres complètes de Tabarin, éd. de 1858, p. 174)
(2)
- LUCRESSE :
- Sache donc que mon mal est tellement extrême
- Qu'il serait malaisé d'en trouver un de même
- Puisqu'il n'est que trop vrai qu'un mari sans raison,
- A depuis peu de temps ruiné ma maison,
- Et pour t'en dire ici la véritable cause,
- C'est qu'il joue à toute heure, et qu'il perd toute chose.
- Je n'avais plus chez nous, ô malheurs inouïs
- Pour tout bien, tout espoir, que deux mille louis,
- Qu'il vient de m'emporter, et quelques pierreries
- Qu'il va jouer et perdre à ces Académies.
- ( I, 1, p. 2).
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