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Ne fait que jouer


"Et qui, du matin au soir, ne fait que jouer et que boire"
Le Médecin malgré lui, I, 1

Il est fréquent, dans les disputes conjugales stéréotypées (voir "en se querellant"), que l'épouse reproche à son mari de jouer. On trouve notamment ce motif

Ce grief est souvent associé à celui d'"ivrognerie".


(1)

GRATTELARD
Vous en avez menti, vilaine ! Vous êtes une gueuse ! Mordienne ! me voilà en colère ; je suis fâché, par ma foi !

LE MAITRE
Qu'y a-t-il, Grattelard ? Il semble, à te voir, que tu sois ému.

GRATTELARD
N'est-ce pas une honte d'endurer des injures d'une femme ? Mort de ma vie ! Je lui ai bien tripoté les joues. Vous êtes une coquine !

LE MAITRE
Tout beau, tout beau, Grattelard ; appaise un peu tes feux. Qu'y a-t-il ? Sachons voir.

GRATTELARD
Pour vous le confesser, j'étais allé prendre une heure de récréation dans un tripot (comme le baron de Grattelard se réjouit quelquefois) ; et maintenant cette maraude de servante me vient contester et crier après moi.

(Recueil général des oeuvres et fantasies de Tabarin, Rouen, L. Du Mesnil, 1664, Deuxième partie, Question XII, "Qui sont les meilleurs tripotiers", p. 145-146, réédité dans Les Rencontres, fantaisies et coq-à-l'âne facécieux du baron de Grattelard, dans Oeuvres complètes de Tabarin, éd. de 1858, p. 174)

(2)

LUCRESSE :
Sache donc que mon mal est tellement extrême
Qu'il serait malaisé d'en trouver un de même
Puisqu'il n'est que trop vrai qu'un mari sans raison,
A depuis peu de temps ruiné ma maison,
Et pour t'en dire ici la véritable cause,
C'est qu'il joue à toute heure, et qu'il perd toute chose.
Je n'avais plus chez nous, ô malheurs inouïs
Pour tout bien, tout espoir, que deux mille louis,
Qu'il vient de m'emporter, et quelques pierreries
Qu'il va jouer et perdre à ces Académies.
( I, 1, p. 2).




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