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Mourir frère, enfants, mère et femme


"De toutes amitiés il détache mon âme;
Et je verrais mourir frère, enfants, mère, et femme,
Que je m'en soucierais autant que de cela."
Le Tartuffe, I, 5, v. 276-278

Les propos d'Orgon font écho à une parole du Christ :

Si quelqu'un vient à moi et ne hait pas son père et sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
(Evangile selon saint Luc, 14, 26, Le Nouveau Testament de Notre Seigneur Jésus Christ, trad. Lemaistre de Sacy, 1667, t. I, p. 273).

Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi : et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.
(Matthieu, 10, 37, p. 38)

La Mothe le Vayer fait référence à ce passage dans le XIVe de ses Discours ou Homilies académiques (1665), intitulé "Des pères et des enfants", à la suite de propos sur la puissance paternelle :

Mais que dirons-nous à ce que l'Auteur de cette même nature, après tant de préceptes en faveur des parents, ne laisse pas de prononcer par la bouche de ses évangélistes, que celui qui ne hait pas son père et sa mère n'est pas digne d'être son disciple ?
(éd. des Oeuvres de 1756, (III, 2, p. 210)

Pierre Corneille, dans son Polyeucte martyr (1643), avait également fait tenir à son héros des propos semblables :

Mais ce grand roi des rois, ce seigneur des seigneurs
Veut le premier amour et les premiers honneurs.
Comme rien n’est égal à sa grandeur suprême,
Il faut ne rien aimer qu’après lui, qu’en lui-même,
Négliger, pour lui plaire, et femme et biens et rang,
Exposer pour sa gloire et verser tout son sang.
(I, 1, p. 5)




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