Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Mon père revient
- "Tu viens, Silvestre, d'apprendre au port, que mon père revient? - Oui. [...] – Conseille-moi, du moins, et me dis ce que je dois faire dans ces cruelles conjonctures. - Ma foi, je m'y trouve autant embarrassé que vous, et j'aurais bon besoin que l'on me conseillât moi-même. - Je suis assassiné par ce maudit retour. - Je ne le suis pas moins. - Lorsque mon père apprendra les choses, je vais voir fondre sur moi un orage soudain d'impétueuses réprimandes."
- Les Fourberies de Scapin, I, 1
Le second acte de la Mostellaria de Plaute débutait également par un mouvement de panique du jeune homme à l'annonce du retour de son père :
- TR. Philolaches. PHILOL. Quid est? TR. Et ego et tu — PHILOL.Quid et ego et tu? TR. Periimus.
PHILOL. Quid ita? TR. Pater adest. PHILOL. Quid ego ex te audio? TR. Absumpti sumus.
- Pater inquam tuos venit.
PHILOL. Vbi is est, obsecro? TR. adest.
PHILOL. Quis id ait? quis vidit? TR. Egomet inquam vidi. PHILOL. Vae mihi.
- Quid ego ago?
TR.. Nam quid tu, malum, me rogitas quid agas? accubas.
PHILOL.. Tutin vidisti? TR.. Egomet, inquam. PHILOL.. Certe? TR.. Certe inquam. PHILOL. Occidi,
- Si tu vera memoras.
TR. Quid mihi sit boni, si mentiar?
PHILOL. Quid ego nunc faciam? [...]
- Perii.
TR. Habe bonum animum: ego istum lepide medicabo metum.
PHILOL. Nullus sum. TR. Taceas: ego qui istaec sedem meditabor tibi.
- (II, 1, v. 364-388)
- TR. Seigneur Philolaches. PH. Qu'y a-t-il ? TR. Moi et vous. PH. Que veux-tu dire "moi et vous" ? TR. Nous sommes perdus. PH. Comment ? TR. Voici votre père. PH. Que me dis-tu là ? TR. C'est fait de nous. Votre père vient, vous dis-je. PH. Où est-il, je te prie ? TR. Le voici. PH. Qui dit cela ? qui l'a vu ? TR. Moi-même. Et je vous ai déjà dit que je l'ai vu. PH. Je suis bien malheureux. Qu'est-ce que je fais ? Voilà grand pitié ! Vous me demandez ce que vous faites. Vous êtes assis. PH. Est-ce toi qui l'a vu ? TR. Moi-même. PH. Certainement ? TR. Certainement, vous dis-je. ¨PH. Cela me fait mourir, si tu me dis la vérité. TR. Quel profit m'arriverait-il de mentir ? PH. Que ferai-je maintenant ? [...] PH. Je suis perdu. TR. Ayez bon courage, je remédierai à votre crainte. PH. Je ne suis plus rien. TR. Taisez-vous, j'aurai soin de vos affaires.
- (trad. M. de Marolles, p. 207)
Sommaire | Index | Accès rédacteurs