Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Mon père, au nom du Ciel
- "MARIANE, à genoux.
- Mon père, au nom du Ciel, qui connaît ma douleur,
- Et par tout ce qui peut émouvoir votre cœur,
- Relâchez-vous un peu des droits de la naissance,
- Et dispensez mes vœux de cette obéissance.
- Ne me réduisez point, par cette dure loi,
- Jusqu'à me plaindre au Ciel de ce que je vous doi:
- Et cette vie, hélas! que vous m'avez donnée,
- Ne me la rendez pas, mon père, infortunée.
- Si contre un doux espoir que j'avais pu former,
- Vous me défendez d'être à ce que j'ose aimer;
- Au moins, par vos bontés, qu'à vos genoux j'implore,
- Sauvez-moi du tourment d'être à ce que j'abhorre;
- Et ne me portez point à quelque désespoir,
- En vous servant, sur moi, de tout votre pouvoir."
- Le Tartuffe, IV, 3 (v. 1277-1291)
Le monologue de Mariane obéit à la même recherche de pathétique celui de son homonyme dans L'Avare, qui déplore "le supplice où l'on veut l'attacher".
Sommaire | Index | Accès rédacteurs