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Mlle Beauchâteau


"(Imitant Mlle Beauchâteau, comédienne de l'Hôtel de Bourgogne.)
Iras-tu, ma chère âme... etc.
Non je te connais mieux... etc.
Voyez-vous comme cela est naturel et passionné? Admirez ce visage riant qu'elle conserve dans les plus grandes afflictions.""
L'Impromptu de Versailles, sc. I

Les talents de Mlle Beauchasteau sont vantés


(1)

Je passe [au personnage] d’Eryce, que représente Mademoiselle de Beauchâteau. Sa réputation est assez établie, et ne puis rien dire à son avantage, que tout le monde ne sache. Je vous entretiendrais de son esprit, si je ne craignais de sortir de mon sujet, et si je n’appréhendais que la quantité de choses que j’aurais à vous en raconter ne me fît demeurer trop longtemps sur une si riche et si vaste matière.
(p. 256-257 ; voir "leur manière de réciter")

(2)

Quelque pleine satisfaction que vous ayez reçue de la nouvelle représentation d’Œdipe, je puis vous assurer qu’elle n’égale point celle que j’ai eue à lire votre lettre, soit que je la regarde comme un gage de votre amitié, soit que je la considère comme une pièce d’éloquence remplie des plus belles et des plus nobles expressions que la langue puisse souffrir. En vérité, Monsieur, quelque approbation qu’ait emportée notre nouvelle Jocaste, elle n’a point fait faire tant de ha ha dans l’Hôtel de Bourgogne que votre lettre dans mon cabinet. Mon frère et moi les avons redoublés à toutes les lignes, et y avons trouvé de continuels sujets d’admiration. Je suis ravi que Mlle de Beauchâteau ait si bien réussi, votre lettre n’est pas la seule que j’en aie vue. On a mandé du Marais à mon frère qu’elle avait étouffé les applaudissements qu’on donnait à ses compagnons pour attirer tout à elle, et M. Floridor me confirme tout ce que vous m’en avez mandé. Je n’en suis point surpris, et il n’est rien arrivé que je ne lui aie prédit à elle-même en lui disant adieu, quand j’ai su l’étude qu’elle fait de ce rôle. Je souhaite seulement pouvoir trouver un sujet assez beau pour la faire paraître dans toute sa force. Je crois qu’elle prendrait bien autant de soin pour faire réussir un original qu’elle en a fait à remplir la place de la malade.
(Ms BN 12763, cité d'après Corneille. Oeuvres complètes, Gallimard, 1987, t. III, p. 5-6)




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