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Mettre en madrigaux toute l'histoire romaine


"je travaille à mettre en madrigaux toute l'histoire romaine"
Les Précieuses ridicules, sc. IX.

Dans la Seconde Epître chagrine à Monsieur d'Elbène de Paul Scarron, publiée le 9 août 1659, on lit :

J’entreprends un travail pour le clergé de France
Dont j’attends une belle et grande récompense
C’est, mais n’en dites rien, les conciles en vers
Pour les diversifier, je les fais inégaux,
Et j’y fais dominer surtout les madrigaux.
(Poésies diverses, éd. M Cauchie, Paris, Didier, 1961, p. 217)

Le Roman comique (1651) du même Scarron tirait déjà un effet comique d'un projet de même envergure du héros Ragotin :

Quand le Destin et les compagnons entrèrent dans la chambre, il s'offrit de leur dire, sans leur donner le temps de se reconnaître, une pièce de sa façon intitulée Les Faits et gestes de Charlemagne, en vingt-quatre journées.
(I, 8)

De même, dans le Polyandre (1648) du même Scarron, le poète ridicule Musigène se vante que :

Mes ouvrages sont glorieux. Ils veulent marcher seuls; et ce seul acte pour la représentation duquel il faut tant de machines qu'à peine la coupe d'une forêt y pourra suffire, ne prétend point se montrer ici au détour d'un jardin.
(p. 18)

Les entreprises hyperboliques de poètes ridicules constitueront encore une ressource comique dans les années suivantes :




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