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Maximes d'amour
Les maximes d'amour offrent, en une formule frappante et ingénieuse, des énoncés qui prétendent à une valeur de vérité reconnue, à propos de certains aspects du sentiment amoureux.
En cela, elles constituent un pendant, sous forme de réponse, aux questions d'amour.
- Une honnête maîtresse aime sa vérité
- Et prend toujours plaisir à la sincérité,
- Mais si, pour s'excuser auprès de ce qu'elle aime,
- Elle parle une fois moins véritablement,
- Elle craint plus en ce moment
- Ce qu'elle se dit en soi-même
- Que ce que lui dit son amant.
- (Bussy Rabutin, "Maximes d'amour", Carte géographique de la cour et autres galanteries, Cologne, P. Marteau, 1668,p. 31)
- L'amour est si subtil qu'il se glisse aisément
- Il entre dans les coeurs sans qu'on sache comment ;
- Une âme le nourrit longtemps sans le connaître,
- Et quand, par son adresse, il s'en est rendu maître,
- Semblable à la vipère il déchire le flanc
- Dont il avait sucé la substance et le sang.
- (Mlle Desjardins, Manlius (1662), I, 2, p. 4
- Jamais à ce qu'on aime on n'impute d'offense,
- Quelque doux souvenir prend toujours sa défense,
- L'Amant excuse, oublie, et son ressentiment
- A toujours malgré lui quelque chose d'aimant.
- (Pierre Corneille, Sophonisbe (1663), v. 63-67).
- Et comme par pudeur une fille d'abord
- N'aime ordinairement qu'après beaucoup d'effort,
- Quand l'amour une fois lui fait prendre une chaîne,
- Elle n'en sort aussi qu'avec beaucoup de peine.
- Philippe Quinault, La Mère coquette (1665), III, 1
De même que dans la tragédie des années 1650 et 1660, les maximes d'amour figurent en quantité dans les comédies de Molière.
Nous procurons ci-dessous une liste de celles que nous avons relevées :
- ce que plus il souhaite est ce qu'il craint le moins (Les Fâcheux)
- l'amour aime surtout les secrètes faveurs (Les Fâcheux)
- rien ne peut l'arrêter (Le Dépit amoureux)
- un cœur ne pèse rien (Le Dépit amoureux)
- posséder par un autre un coeur qu'on a manqué (Dépit amoureux)
- mes yeux ont fort parlé (L'Ecole des maris)
- jaloux à faire rire (L'Ecole des femmes)
- l'amour est un grand maître (L'Ecole des femmes)
- d'un objet odieux je sais que tout déplaît (La Princesse d'Elide)
- aux nobles actions elle pousse les coeurs (La Princesse d'Elide)
- farouche esprit (La Princesse d'Elide)
- la douceur de sa voix (La Princesse d'Elide)
- il est aisé de voir que vous aimez un peu (La Princesse d'Elide)
- on est toujours bien aise d'être aimée (La Princesse d'Elide / Le Sicilien)
- je ne l'aimerais pas si je ne croyais l'être (Le Misanthrope)
- la raison n'est pas ce qui règle l'amour (Le Misanthrope)
- il faudra que nous rompions (Le Misanthrope)
- mon coeur de cela ne peut s'accommoder (Le Misanthrope)
- rompre, de ce coeur, l'attachement terrible (Le Misanthrope)
- parlons à coeur ouvert (Le Misanthrope)
- ils comptent les défauts pour des perfections (Le Misanthrope)
- de justes balances (Le Misanthrope)
- une coupable aimée est bientôt innocente (Le Misanthrope)
- toute âme est libre à nommer son vainqueur (Don Garcie de Navarre / Le Misanthrope)
- n'est pas toujours produit par un rapport d'humeurs (Le Misanthrope)
- ne pouvoir briser la chaîne qui l'attache (Le Misanthrope)
- la plus fâcheuse de toutes les inquiétudes (Le Sicilien)
- que les honteux qui perdent (Les Amants magnifiques)
- Mais la douceur achève de charmer (Psyché)
- Plus il est jaloux, plus nous devons l'aimer (Don Garcie de Navarre)
- La jalousie est un monstre odieux (Don Garcie de Navarre)
- Un coeur ne peut jamais outrager quand il aime (Don Garcie de Navarre)
- Un coupable aimé triomphe à nos genoux (Don Garcie de Navarre)
- à notre humeur la sienne s'accommode (Don Garcie de Navarre)
- Nous n'aimons rien tant que ce qui nous ressemble (Don Garcie de Navarre)
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