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Matière subtile


"Je m'accommode assez pour moi des petits corps;
Mais le vide à souffrir me semble difficile,
Et je goûte bien mieux la matière subtile".
Les Femmes savantes, III, 2 (v. 879-881)

De même que celle de "tourbillons", la notion est utilisée à de nombreuses reprises dans la version française des Principes de la philosophie (1647) de Descartes (1) (voir également "Descartes pour l'aimant")

La plaisanterie grivoise qu'en tire Molière est reprise par Pierre-Daniel Huet (2)


(1)

Le second effet que produit l'agitation de la matière subtile dans les corps terrestres, principalement ceux qui sont liquides, etc.
(IV, 18)

Ainsi il y a plusieurs impuretés dans le vin nouveau qui en font séparées par cette action de la matière subtile [...] Et bien que ce vin demeure encore composé de plusieurs parties de diverses grosseurs et figures, elles y sont tellement agencées après qu'il est clarifié par l'action de cette matière subtile que celui qui est au haut du tonneau n'est pas différent de celui qui est au milieu [...] Car d'autant que cette matière subtile trouve des pores autrement disposées en une goutte d'eau, par exemple, que dans l'air qui l'environne, et qu'elle tend toujours à se mouvoir suivant des lignes droites ou le moins differentes de la droite qu'il est possible, il est évident que la superficie de cette eau empêche moins, non feulement les parties de la matière subtile qui est en ses pores, mais aussi les parties de celle qui est en l'air qui l'environne, de continuer ainsi leur mouvement.
(IV, 17)

(2)

TIRCIS
Climène, contemplez les secrètes vertus
Des atomes carrés, ronds, droits, courbes, pointus,
Qui liés d'un ciment de subtile matière
De ce vaste univers forment la masse entière.

CLIMENE
Ces atomes, Tircis, me troublent le cerveau.

TIRCIS
[...]
Pensez d'où vient le flux et reflux de la mer,
Comment se meut la terre et combien pèse l'air,
Surtout du corps humain voyez l'anatomie.

CLIMENE
Tircis, vous poussez loin votre philosophie.
Considérons les effets merveilleux
Des petits corps que Descartes renomme,
Examinons la mer et la terre et les cieux,
Mais laissons là le corps de l'homme.
(Poésies françaises, éd. G. Lavalley, s. d., p. 75-77)




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