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Matassins


Les deux Musiciens, accompagnés des Matassins et des instruments, dansent à l'entour de M. de Pourceaugnac, et s'arrêtant devant lui, chantent…
Monsieur de Pourceaugnac, acte I, scène 11

Entrée de ballet composée de quatre Polichinelles et de deux Matassins qui suivent Mome, et viennent joindre leur plaisanterie et leur badinage aux divertissements de cette grande fête.
Psyché, acte V, scène dernière.

Les "Matassins", de l'italien "Mattachino" imitent un combat comique armés d'épées dont ils se portent des coups en rythme. Thoineau Arbeau décrit cette danse dans son Orchésographie (1589):

De ces deux sortes de danses, on en a composé une que nous appelons les Bouffons ou Mattachins, qui sont vêtus de petits corselets, avec simbries ès épaules, et sous la ceinture, une pente de taffetas sous icelles, le morion de papier doré, les bras nus, les sonnettes aux jambes, l'épée au poing droit, le bouclier au poing gauche: Lesquels dansent sous un air à ce propre, et par mesure binaire, avec battements de leurs épées et boucliers: Pour comprendre ceste danse, faut présupposer qu'on y fait plusieurs sortes de gestes [suivent la description et les images de la danse].
(p.97)

Charles Sorel y fait référence dans L'Histoire comique de Francion (1623):

Le comte et le baron s’étant donc piqués, se retirèrent de la compagnie par divers endroits et, ayant été passer le Pont-Neuf vers le soir, se trouvèrent presque en même temps au bout du Pré aux Clercs, où, étant descendus de cheval, ils mirent la main à l'épée. Ils avaient choisi un lieu où ils étaient vus de tous côtés ; tellement qu’ils n'eurent pas sitôt commencé à se chamailler qu’il y eut des bourgeois et des soldats qui accoururent à eux pour les séparer. Quelqu’un m’a juré qu’en approchant d'eux l’on ouït que le comte disait encore au baron : "Ne poussez pas si fort, ne portez que des coups feints que je puisse rabattre". Outre cela, l’on voyait qu’ils se battaient de la même façon que s’ils eussent dansé le ballet des Matassins, où l’on fait cliqueter les épées les unes contre les autres, ce qui est un abrégé de la danse armée des Anciens.
(livre VII, édition de 1668, p. 47)

Une variante sérieuse, la "pyrrhique" est dansée dans le dernier intermède des Amants magnifiques, voir: "jeu pour les armes".




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