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Marc'Antionio Giustinian, Lettre du 11 janvier 1667


Cet extrait de lettre concernant le Ballet des Muses est tiré d'un des courriers (dispacci) envoyées plusieurs fois par semaine au Doge de Venise par Marcantonio Giustiniani, ambassadeur vénitien en France. Les dispacci conservés à l’Archivio di Stato de Venise couvrent la période allant du 4 janvier 1667 au 21 février 1668. (texte repéré et décrit par Tristan Alonge)

Lettre du 11 janvier 1667 (1666 pour le calendrier vénitien)

La sera volse fossimo trattenuti al Balletto, che durò fino la mezzanotte. Danzò il re più volte con una leggiadria e gratia mirabile. Le più belle e qualificate dame di corte superbamente ornate fecero comparire come bene e con quanta arte sapevano regolare alle misure del suono i loro passi. Fu il balletto rappresentato sopra una scena, quali usa di codette opere, ma diviso in più comparse e misto di vari trattenimenti. Comedie italiane e francesi, giuochi d’armi, suoni, canti, e varie foggie de balli, che bandivano ogni noia trattenendo gli animi fra continuate gioie e piaceri. Furono li ministri de principi regalati di rinfreschi, ma ciò che più osservabile mi parve fù la lode che si dava con alcune canzoni al Rè […] Ci fece la maestà sua trattenere alla cena in palazzo, nel che mostrò d’havere molto a cuore la nostra salute che non puose dalla varietà e moltiplicità di vivande ricevere gran pregiudizio.
(F.19 verso-20 recto) (transcription effectuée par Tristan Alonge)

Traduction :
Le soir il voulut que nous jouissions du divertissement du ballet, qui dura jusqu’à minuit. Le Roi dansa à plusieurs reprises avec une légèreté et une grâce merveilleuses. Les plus belles femmes de la cour et les plus titrées, magnifiquement habillées, montrèrent toute la qualité et l’art avec lesquelles elles savaient accorder leurs pas au son de la musique. Le ballet fut représenté sur une scène, comme on le fait d’habitude pour des pièces de ce type, mais il fut divisé en plusieurs entrées et entrelacé de différents divertissements. Comédies italiennes et françaises, jeux d’armes, musique, chants, et diverses sortes de danses, qui chassaient totalement l’ennui et ne cessaient de divertir les esprits au milieu de joies et de plaisirs. Aux ministres des princes furent offerts des rafraichissements, mais ce qui me sembla le plus digne d'être noté furent les louanges adressées au Roi par le biais de certaines chansons […] Sa Majesté fit en sorte de nous régaler d'un diner au Palais, par lequel il montra avoir fortement à cœur notre santé, à laquelle ne pouvaient être préjudiciables la variété et la quantité des plats.
(traduction proposée par Tristan Alonge)




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