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Manger avec excès


"[...] Allez-vous-en lire un peu les préceptes de la santé, et demander aux médecins s'il y a rien de plus préjudiciable à l'homme, que de manger avec excès."
L'Avare, III,1

Le point de vue médical sur l'excès de nourriture est entre autres traité

Une seconde thèse de médecine portant le titre "Est ne homini vivendum ut edat" (1657) traite de la même question à partir du proverbe "Il faut manger pour vivre".


(1)

Car en effet l'on voit par expérience qu'il n'y a rien qui nuise tant à la santé que l'abandon des hommes à toutes sortes d'excès pour acquérir des biens (la plupart passagers) aux dépens de leur santé. [...] l'Hippocrate latin nous apprend que tout excès est ennemi de nature. Platon appelle l'intempérance au boire et au manger l'amorce de tous maux. Bion dit qu'elle est le tombeau de la raison et de la santé.
[...]
[...] la modération et le régime de vivre dans les choses qui contribuent à la santé ne sont pas la fin d'accroître notre vie, mais les moyens pour la préserver des maladies que notre mauvaise conduite nous attire durant les cours qu'il a plû au Maître de la vie et de la mort de lui limiter, ce que nous pouvons éviter par la tempérance dans le bon usage des aliments et de nos actions [...]
il nous doit suffire de savoir que la tempérance est toujours agréable à Dieu, et utile à notre santé, et qu'ordinairement nos dérèglements nous font offenser sa bonté par nos excès [...]
(Préface.)

(2)

[...]
Digestio una sic pendet ab altera, ut si praecedens fuerit impedita, nullus fiat sequentis effectus ; hinc stomacho aegrotante vita in ancipiti est ; male autem ipsi est, aut ab aliena qualitate cibi pravo succo materiam suppeditantis, aut ab eiusdem copia naturae coctionem molientis vires exuperante. Simplex cibus, quo succo vel juvante, vel gravante corpus perfundat, usu docente statim cognoscitur : nec habet controversam moram, dum in simplicem simul succum vertitur, nec ullius coctionis ordinem intervertit, dum omnes sibi stata momentorum dimensione succedunt. Diversorum autem ciborum diversa natura est, quorum alii citius, alii tardius digeruntur, atque dum hi concoquntur, illi corrumpuntur, & acescunt, aut in nidorem abeunt ; ex quibus humores minime concordes, ac putredini obnoxii postmodum creantur.

Facessant igitur dubia illa anxiaque convivia, in quibus tanta est ciborum varietas, ut impediens turba delectum salubre coctionis opus interturbet ; valeant caenae illae pollucibiles, quae alimentis non minus succo diversis, quam nomine cumulatae nostrum corpus non tam alunt, quam inquinant, morborumque ex repugnantium sibi humorum discordia nascentium iliadem invehunt. Ditior erit atque laudatior multo ciborum simplicitas, & saluti conservandae magis idonea, quippe quae nec vitam, vitaeve praesidia, uti luxus, aut indiscreta illa immanis gulae aviditas suo veluti chasmate absorbeat […]

Utendum ergo cibis simplicioribus.

(Source: Pauly, Alphonse, "Molière et les médecins", Le Moliériste, 94, Janvier 1887, p. 292.)




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