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MOUCHOIR


Cette pratique du mouchoir, propre à l'univers du harem, est attestée par les voyageurs comme Michel Baudier dans son Histoire générale du sérail et de la cour du grand Seigneur, Paris, l'Angelier, 1626 (première édition, C. Cramoisi, 1624), p. 48 :

Le Sérail des femmes ainsi garni, il [le sultan] y passe quand il veut, sans être vu de personne, par une porte qui répond à sa chambre, de laquelle il a une clef, et le Chislar Aga, ou grand Eunuque des Sultanes en a une autre : il avertit la Cheyachadun, qui est une Dame âgée leur Gouvernante, de les faire ranger au long d'une galerie, dans laquelle il passe, et repasse plusieurs fois en contemplant leurs attraits, ou bien les fait danser en branle se tenant l'une l'autre par la main dans une belle salle : il y assiste et se place au milieu, comme ferait un papillon au milieu de plusieurs feux brillants : il s'y perd aussi ; car sentant soudain son esprit embrasé par les yeux de celle qui lui agrée le plus, il lui jette son mouchoir pour marque qu'il en est vaincu : elle le reçoit avec une grande démonstration d'humilité, le baise, et le met sur sa tête. Incontinent la Cheyachadun ou Dame d'honneur, prend cette belle esclave, qui vient de triompher de la liberté de son Maître, la mène dans une chambre destinée au jeu d'amour, la pare des plus beaux ornements dont elle se peut aviser, la parfume, et ajoute à ses naturelles beautés les gentillesses de ses artifices ; c'est pendant que le Soleil luit, car imitant son cours aussi bien que son lustre, cette belle se couche aussitôt que cet Astre : La Chadun la conduit dans la même chambre où le Sultan est couché, la couche dans le même lit [...].




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