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Livret du Bourgeois gentilhomme


Le Bourgeois gentilhomme, Comédie-Ballet, donné par le Roi à toute sa Cour dans le Château de Chambord, au mois d’Octobre 1670, Paris, Robert Ballard, 1670.

Ce livret fut distribué aux spectateurs de la représentation originale du Bourgeois gentilhomme? à Chambord.


LE BOURGEOIS GENTILHOMME,
Comédie-Ballet,
Donné par le Roi à toute sa Cour dans le Château de Chambord, au mois d’Octobre 1670.

À PARIS,
Chez ROBERT BALLARD, seul Imprimeur du Roi pour la Musique.
M. DC. LXX.
AVEC PRIVILÈGE DE SA MAJESTÉ.


LE BOURGEOIS GENTILHOMME,
Comédie-Ballet,
Donné par le ROI à toute sa Cour dans le Château de Chambord.


L’OUVERTURE
Se fait par un grand assemblage d’Instruments.
DANS LE PREMIER ACTE.

Un Élève du Maître de Musique compose sur une table un Air que le Bourgeois a demandé pour une Sérénade.
L’Élève de Musique, Monsieur Gaye.

Une Musicienne est priée de chanter l’air qu’a composé l’Élève.

La Musicienne, Mademoiselle Hylaire.

Je languis nuit et jour, et mon mal est extrême
Depuis qu’à vos rigueurs vos beaux yeux m’ont soumis ;
Si vous traitez ainsi, belle Iris, qui vous aime,
Hélas ! que pourrez-vous faire à vos ennemis ?

Après avoir fait chanter cet air au Bourgeois, on lui fait entendre dans un Dialogue un petit essai des diverses passions que peut exprimer la Musique : Il entre pour cela un Musicien et deux Violons.

Le Musicien, Les Srs Laquaisse et Marchand.

DIALOGUE EN MUSIQUE.

MADEMOISELLE HYLAIRE.

Un cœur dans l’amoureux empire
De mille soins est toujours agité,
On dit qu’avec plaisir on languit, on soupire ;
Mais quoi qu’on puisse dire
Il n’est rien de si doux que notre liberté.

M. Langez.

Il n’est rien de si doux que les tendres ardeurs
Qui font vivre deux cœurs
Dans une même envie,
On ne peut être heureux sans amoureux désirs,
Ôtez l’amour de la vie,
Vous en ôtez les plaisirs.

M. Gaye.

Il serait doux d’entrer sous l’amoureuse loi
Si l’on trouvait en amour de la foi ;
Mais, ô rigueur cruelle !
On ne voit point de Bergère fidèle,
Et ce sexe inconstant trop indigne du jour
Doit faire pour jamais renoncer à l’amour.

M. Langez.

Aimable ardeur !

Madlle Hylaire.

Franchise heureuse !

M. Gaye.

Sexe trompeur !

M. Langez.

Que tu m’es précieuse !

Madlle Hylaire.

Que tu plais à mon cœur !

M. Gaye.

Que tu me fais d’horreur !

M. Langez.

Ah ! quitte pour aimer cette haine mortelle.

Madlle Hylaire.

On peut on peut te montrer
Une Bergère fidèle.

M. Gaye.

Hélas ! où la rencontrer ?

Madlle Hylaire.

Pour défendre notre gloire
Je te veux donner mon cœur.

M. Gaye.

Mais Bergère puis-je croire
Qu’il ne sera point trompeur.

Madlle Hylaire.

Voyons par expérience
Qui des deux aimera mieux.

M. Gaye.

Qui manquera de constance,
Le puissent perdre les Dieux.

M Langez.

À des ardeurs si belles
Laissons nous enflammer.

Tous Trois.

Ah ! qu’il est doux d’aimer
Quand deux cœurs sont fidèles.

Ensuite de ce Dialogue le Maître à danser lui fait voir aussi un petit essai des plus beaux mouvements, et des plus belles attitudes dont une danse puisse être variée.

Quatre danseurs,
Messieurs la Pierre, Favier, S. André et Foignard cadet.

Un Maître Tailleur lui vient apporter un habit, qui lui fait vêtir en cadence par six garçons Tailleurs.

Les six garçons Tailleurs.
Messieurs Dolivet, le Chantre, Bonnart, Isaac, Magny et S. André.

Le Bourgeois étant habillé leur donne de quoi boire, et les garçons Tailleurs s’en réjouissent par une danse.


DANS LE SECOND ACTE.

Une femme de qualité vient dîner chez le Bourgeois, qui pour la mieux regarder lui fait ouïr à table quelques Chansons à boire, qui sont chantées par trois Musiciens qu’il a fait venir.

Les trois Musiciens.
Messieurs Blondel, la Grille, et Morel.

PREMIÈRE CHANSON À BOIRE.

Buvons, chers amis, buvons,
Le Temps qui fuit nous y convie ;
Profitons de la vie
Autant que nous pouvons :
Quand on a passé l’onde noire,
Adieu le bon vin, nos amours,
Dépêchons-nous de boire,
On ne boit pas toujours
+++

Laissons raisonner les sots
Sur le vrai bonheur de la vie,
Notre Philosophie
Le met parmi les pots :
Les biens, le savoir, et la gloire
N’ôtent point les soucis fâcheux,
Et ce n’est qu’à bien boire
Que l’on peut être heureux.

SECONDE CHANSON À BOIRE.

Un petit doigt, Philis, pour commencer le tour,
Ah ! qu’un verre en vos mains sont d’agréables armes ;
Vous et le vin vous vous prêtez des charmes,
Et je sens pour tous deux redoubler mon amour
Entre lui, vous et moi, jurons, jurons, ma belle,
Une ardeur éternelle.
+++

Qu’en mouillant votre bouche il en reçoit d’attraits,
Et que l’on voit par lui votre bouche embellie ;
Ah ! l’un de l’autre ils me donnent envie,
Et de vous et de lui je m’enivre à long traits.
Entre lui, vous et moi, jurons, jurons, jurons ma belle
Une ardeur éternelle.
+++

Sus, sus du vin, partout versez, garçons versez,
Versez, versez toujours, tant qu’on vous dise, assez.


DANS LE TROISIÈME ACTE

Le Bourgeois qui veut donner sa fille au fils du Grand Turc, est annobli auparavant par une cérémonie Turque, qui se fait en danse, et en Musique.

Les Acteurs de la cérémonie sont

Un Mufti représenté par le Seigneur Chiacheron.

Douze Turcs Musiciens assistants à la cérémonie. Messieurs le Gros, Estival, Blondel, Gingant l’aîné, Rebel, Gillet, Fernon cadet, Hédoüin, Bernard, Deschamps, Langez et Gaye.

Quatre Derviches.

Messieurs Morel, Gingant cadet, Noblet, et Philbert.

Six Turcs dansant.

Messieurs Beauchamp, Dolivet, la Pierre, Favier, Mayeu, Chicanneau.

Le MUFTI invoque Mahomet avec les douze Turcs, et les quatre Derviches après, on lui amène le Bourgeois auquel il chante ces paroles.

Le Mufti.
Seti sabir
Ti rispondir
Se non sabir
Tazir tazir.
++

Mistar Mufti
Ti quistar ti
Non intendi
Tazir tazir.

Le Mufti demande en même langue aux Turcs assistants de quelle Religion est le Bourgeois, et ils l’assurent qu’il est Mahometan. Le Mufti invoque Mahomet en langue Franche, et chante les paroles qui suivent.

Le Mufti.

Mahametta per Giourdina
Mi pregar sera é mattina
Voler far un paladina
Dé Giourdina, dé Giourdina
Dar turbanta é dar scarcina
Con galera é brigantina
Per deffender Palestina.
Mahametta, etc.

Le Mufti demande aux Turcs si le Bourgeois sera ferme dans la Religion Mahométane, et leur chante ces paroles.

Le Mufti.
Star bon Turca, Giourdina.

Les Turcs.
Hi valla.

Le Mufti.
Hu la ba ba la chou ba la ba ba la da.

Les Turcs, répondent les même Vers.
Le Mufti propose de donner le Turban au Bourgeois, et chante les paroles qui suivent.

Le Mufti.
Ti non star Furba.

Les Turcs.
No no no.

Le Mufti.
Non star furfanta.

Les Turcs.
No no no.

Le Mufti.
Donar Turbanta, donar Turbanta.

Les Turcs répètent tout ce qu’à dit le Mufti pour donner le Turban au Bourgeois. Le Mufti et les Dervis se coiffent avec des Turbans de cérémonie, et l’on présente au Mufti l’Alcoran, qui fait une seconde invocation avec tout le reste des Turcs assistants, après son invocation il donne au Bourgeois l’épée, et chante ces paroles.

Le Mufti.
Tistar nobilé é non star fabbola
Pigliar schiabbola.

Les Turcs, répètent les mêmes Vers.

Le Mufti commande aux Turcs de bastonner le Bourgeois, et chantent les paroles qui suivent.

Le Mufti.
Dara dara
Bastonara bastonara.

Les Turcs, répètent les mêmes Vers.

Le Mufti après l’avoir fait bastonner lui dit en chantant.

Le Mufti.
Non tener honta
Questa star ultima affronta.

Les Turcs, répètent les mêmes Vers.

Le Mufti recommence une invocation, et se retire après la cérémonie avec tous les Turcs, en dansant et chantant avec plusieurs Instruments à la Turquesque.
Toute la cérémonie est mêlée en plusieurs endroits, tant du Mufti que des six Turcs dansant.
Le Bourgeois étant anobli donne sa fille en mariage au Fils du Grand Turc, et toute la Comédie finit par un petit Ballet qui avait été préparé.

Un homme vient donner les Livres du Ballet, qui d’abord est fatigué par une multitude de gens de Provinces différentes, qui crient en Musique pour en avoir, et par trois importuns qu’il trouve toujours sous ses pas.

Le donneur de Livre, Monsieur Dolivet.

Spectateur Musiciens.

Messieurs le Gros, homme du bel air, Estival, Hedoüin, Gaye Gascon, Morel, Gingant l’aîné, Gingant cadet, Gascon, Blondel, vieux babillard, Langez, vieille babillarde, Fernon, homme du bel air, Deschamps, Gillet, Philbert, Suisse, Bernard, Noblet, Rebel, homme du bel air.

Quatre Pages de la Musique.

Femmes du bel air.

Jeannot, Pierrot, Renier, Un Page de la Chapelle.

DIALOGUE DES GENS
Qui en Musique demandent des Livres.

TOUS.

À Moi, Monsieur, à moi de grâce, à moi Monsieur,
Un Livre, s’il vous plaît, à votre serviteur.

Homme du bel air.
Monsieur distinguez-vous parmi les gens qui crient,
Quelques Livres ici, les Dames vous en prient.

Autre homme du bel air.
Holà Monsieur, Monsieur, ayez la charité
D’en jeter un de notre côté.

Femme du bel air.
Mon Dieu qu’aux personnes bien faites
On sait peu rendre honneur céans.

Autre Femme du bel air.
Ils n’ont des Livres et des bancs
Que pour Mesdames les Grisettes.

Gascon.

Aho ! l’homme aux Libres, qu’on m’en baille,
J’ay déja le poumon usé,
Bous boyez que chacun mé raille.
Et jé suis escandalisé
De boir és mains de la canaille
Cé qui m’est par bous refusé.

Autre Gascon.

Eh cadedis, Monseu, boyez qui l’on pût estre,
Un Libret, je bous prie, au Baron d’Asbarat,
Jé pense, mordy, que le fat
N’a pas l’honnur dé mé connoistre.

Le Suisse.

Mon’-sieur le donneur de papieir,
Que veul dir sty façon de fifre,
Moy l’écorchair tout mon gozieir
A crieir,
Sans que je pouvre afoir ein lifre ;
Pardy, mon foi, Mon’-sieur, je pense fous l’estre ifre.

Vieux Bourgeois babillard.

De tout ceci franc et net
Je suis mal satisfait,
Et cela sans doute est laid
Que notre fille
Si bien faite et si gentille
De tant d’amoureux l’objet,
N’ait pas à son souhait
Un Livre de Ballet,
Pour lire le sujet
Du divertissement qu’on fait,
Et que toute notre famille
Si proprement s’habille,
Pour être placée au sommet
De la Salle, où l’on met
Les gens dans l’entringuet :
De tout ceci franc et net
Je suis mal satisfait,
Et cela sans doute est laid.

Vieille Bourgeois babillarde.

Il est vrai que c’est une honte,
Le sang au visage me monte,
Et ce jeteur de Vers qui manque au capital
L’entend fort mal,
C’est un brutal,
Un vrai cheval,
Franc animal,
De faire si peu de compte
D’une Fille qui fait l’ornement principal
Du quartier du Palais Royal,
Et que ces jours passés un Comte
Fut prendre la première au Bal :
Il l’entend mal,
C’est un brutal,
Un vrai cheval,
Franc animal.

Hommes, et Femmes du bel air.

Ah quel bruit !
Quel fracas !
Quel chaos !
Quel mélange !
Quelle confusion !
Quelle cohue étranger !
Quel désordre !
Quel embarras !
On y sèche,
L’on n’y tient pas.

Gascon.

Bentre jé suis à vout.

Autre Gascon.

J’enrage, Dieu me damne.

Suisse.

Ah que ly faire saif dans sty sal de cians.

Gascon.

Jé murs.

Autre Gascon.

Jé pers la tramontane.

Suisse.

Mon foy moy le foudrois estre hors de dedans.

Vieux Bourgeois babillard.

Allons ma mie,
Suivez mes pas,
Je vous en prie,
Et ne me quittez pas,
On fait de nous trop peu de cas,
Et je suis las
De ce tracas :
Tout ce fatras,
Cet embarras,
Me pèse par trop sur les bras ;
S’il me prend jamais envie
De retourner de ma vie
À Ballet ni Comédie,
Je veux bien qu’on m’estropie :
Allons ma mie,
Suivez mes pas,
Je vous en prie,
Et ne me quittez pas,
On fait de nous trop peu de cas.

Vieille Bourgeoise babillarde.

Allons mon mignon, mon fils,
Regagnons notre logis,
Et sortons de ce taudis
Où l’on ne peut être assis ;
Ils seront bien ébaubis
Quand ils nous verrons partis :
Trop de confusion règne dans cette Salle,
Et j’aimerais mieux être au milieu de la Halle :
Si jamais je reviens à semblable régale
Je veux bien recevoir des soufflets plus de six :
Allons mon mignon, mon fils,
Regagnons notre logis,
Et sortons de ce taudis
Où l’on ne peut être assis.

TOUS.

À moi, Monsieur, à moi de grâce, à moi Monsieur,
Un Livre, s’il vous plaît, à votre serviteur.


SECONDE ENTRÉE.

Les trois importuns.
Messieurs S. André, la Pierre, et Favier.


TROISIÈME ENTRÉE.
Espagnols chantant.
Messieurs Martin, Morel, et Gillet.

M. Morel.

Se que me muero de amor
Y solicito el dolor.
+++

A un muriendo de querer
De tanbuen ayre adolezco
Que es mas de loque padezco
Loque quiero padecer
Y no pudiendo exceder
Amideseo el rigor.
+++

Se que me muero de amor
Y solicito el dolor.
+++

Lisonsicame lasuerté
Con piedad tan advertida,
Que mé assegura lauida
En el riesgo de la muerté
Vivir de Lugolpe fuerte
Es de mi salud primor.
+++

Se que, etc.

Six Espagnols dansant.

Messieurs Dolivet, le Chantre, Bonnart, Lestang, Isaac, Joubert.

Deux Espagnols dansant ensemble.

Messieurs Beauchamp, et Chicanneau.

Trois Musiciens Espagnols.


M. Morel, Espagnol chantant.

Ay que locura, con tanto rigor
Quexarse de amor
Del nino bonito
Que todo es dulçura
Ay que locura,
Ay que locura.

M. Gillet, Espagnol chantant.

El dolor solicita,
El que al dolor se da
Y nadie de amor muere
Sino quien no save amar.

Messieurs Morel, et Gillet. Espagnols.

Dulce muerte es el amor
Con correspondencia ygual,
Y si esta gozamos oy,
Porque la quieres turbar ?

M. Morel. Seul.

Alegrese Enamorado
Y tome mi parecer
Que en esto dequerer
Todo es hallar el vado.

Tous trois ensemble.

Vaya, vaya de fiestas,
Vaya de vayle,
Alegria, alegria, alegria,
Questo de dolor es fantasia.


QUATRIÈME ENTRÉE.
Italiens.

Une Musicienne Italienne fait le premier récit, dont voici les paroles.

La Musicienne Italienne.

Mademoiselle Hylaire.

Di rigori armata il seno
Contro amor mi ribellai,
Ma fui vinta in un baleno
In mirar duo vaghi rai,
Ahi che resiste puoco
Cor di gelo a stral di fuoco.
++

Ma si caro é’l mio tormento
Dolce é si la piaga mia,
Ch’il penare é’l mio contento,
El’ sanarmi é tirannia.
Ahi che più giova, é piace
Quanto amor é più vivace.

Après l’air que la Musicienne a chanté, deux Scaramouches, deux Trivelins, et un Arlequin, représentent une nuit à la manière des Comédiens Italiens en cadence.

Les deux Scaramouches.
Messieurs Beauchamp et Mayeu.

Les deux Trivelins.
Messieurs Magny, et Foignard cadet.

Arlequin.
Le Seigneur Dominique.

Un Musicien Italien se joint à Mademoiselle Hylaire, et chante avec elle les paroles qui suivent.

Le Musicien Italien.

M. Gaye.

Bel tempo che vola
Rapiscé il contento,
D’amor ne la scola
Si coglie il momento.

Madlle Hylaire.

Insin che florida
Ride l’età
Che pur tropp’horrida
Da noi sen và.

Tous deux.

Sù cantiamo,
Sù godiamo,
Nebei di, di gioventù :
Perduto ben non si racquista più.

M. Gaye.

Pupilla che vaga
Mill’ alme incatena,
Fà dolce la piaga
Felice la pena.

Madlle Hylaire.

Ma poiche frigida
Langue l’età,
Più l’alma rigida
Fiamme non hà.

Tous les deux.

Sù cantiamo, etc.

Après le Dialogue Italien, les Scaramouches et Trivelins dansent une réjouissance.


CINQUIÈME ENTRÉE.
François.

Deux Musiciens Français dansent, et chantent les paroles qui suivent.

Messieurs la Grille, et Noblet.

MENUETS.

PREMIER MENUET
Chanté par M. Noblet.

Ah ! qu’il fait beau dans ces bocages,
Ah ! que le Ciel donne un beau jour.

M. de la Grille, chantant.

Le Rossignol, sous ces tendres feuillages
Chante aux Échos leur doux retour :
Le beau Séjour,
Ces doux ramages,
Le beau séjour
Nous invite à l’amour.

SECOND MENUET.
TOUS DEUX ENSEMBLE.

Vois ma Climène,
Vois sous ce chêne
S’entre baiser ces oiseaux amoureux ;
Ils n’ont rien dans leurs vœux
Qui les gêne,
De leurs doux feux
Leur âme est pleine,
Qu’ils sont heureux !
Nous pouvons tous deux,
Si tu le veux,
Être comme eux.

Six autres Français viennent après vêtus galamment à la Poitevine, trois en hommes, et trois en femmes, accompagnés de huit Flûtes et Hautbois.

Les trois hommes.
Messieurs la Pierre, Favier, et S. André.

Les trois Femmes.
Messieurs Fors, Foignard, et Favier le jeune.

Les huit Flûtes.
Les Sieurs Descouteaux, Piesche le fils, Philidor, Boutet, du Clos, Plumet, Fossart, et Nicolas Hotterre.


SIXIÈME ENTRÉE.

Tout cela finit par le mélange des trois Nations, et les applaudissements en Musique de toute l’assistance, qui chante les deux Vers qui suivent.

Quels Spectacles charmants, quels plaisirs goûtons-nous,
Les Dieux mêmes, les Dieux, n’en ont point de plus doux.

FIN.

(Texte saisi par David Chataignier à partir de l'exemplaire YF-1204 conservé à la Bibliothèque nationale de France)




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