Content-Type: text/html; charset=UTF-8
Livret de ballet du Mariage forcé
Le Mariage forcé, ballet du roi, Paris, Ballard, 1664
Ce livret a accompagné Le Mariage forcé lors de sa création, sous forme de ballet, à la Cour au début de l'année 1664.
- LE MARIAGE FORCÉ
- BALLET DU ROI
- Dansé par sa Majesté, le 29. jour de Janvier 1664.
- À PARIS,
- Par ROBERT BALLARD, seul Imprimeur du Roi pour la Musique.
- M. DC. LXIV.
- Avec Privilège de sa Majesté.
- LES ACTEURS DE LA COMÉDIE.
- Sganarelle.....Molière.
- Geronimo.....La Thorillière.
- Dorimène.....Madlle du Parc.
- Alcantor.....Béjart.
- Lycante.....La Grange.
- Première Bohémienne.....Madlle Béjart.
- Seconde Bohémienne.....Madlle de Brie.
- Premier Docteur.....Brécourt.
- Second Docteur.....Du Croisy.
- LE MARIAGE FORCÉ.
- BALLET.
- ARGUMENT.
- Comme il n’y a rien au monde qui soit si commun que le Mariage, et que c’est une chose sur laquelle les hommes ordinairement se tournent le plus en ridicules ; il n’est pas merveilleux que ce soit toujours la matière de la plupart des Comédies, aussi bien que des Ballets, qui sont des Comédies muettes ; et c’est par là qu’on a pris l’Idée de cette Comédie-Mascarade.
- ACTE PREMIER.
- SCÈNE PREMIÈRE.
- Sganarelle demande conseil au Seigneur Geronimo s’il se doit marier, ou non : Cet ami lui dit franchement que le Mariage n’est guère le fait d’un homme de cinquante ans : Mais Sganarelle lui répond qu’il est résolu au Mariage, et l’autre, voyant cette extravagance, de demander conseil après une résolution prise, lui conseille hautement de se marier, et le quitte en riant.
- SCÈNE DEUXIÈME.
- La Maîtresse de Sganarelle arrive, qui lui dit qu’elle est ravie de se marier avec lui, pour pouvoir sortir promptement de la sujétion de son Père, et avoir désormais toutes ses coudées franches ; et là-dessus elle lui conte la manière dont elle prétend vivre avec lui, qui sera proprement la naïve peinture d’une Coquette achevée. Sganarelle reste seul assez étonné ; Il se plaint, après ce discours, d’une pesanteur de tête épouvantable, et se mettant en un coin du Théâtre pour dormir, il voit en songe une femme représentée par Mademoiselle Hylaire, qui chante ce Récit.
- RÉCIT DE LA BEAUTÉ.
- Si l’Amour vous soumet à ses lois inhumaines,
- Choisissez, en aimant, un objet plein d’appâts ;
- Portez, au moins, de belles chaînes,
- Et puisqu’ils faut mourir, mourez d’un beau trépas.
- Si l’objet de vos feux ne mérite vos peines,
- Sous l’empire d’Amour ne vous engagez pas :
- Portez, au moins, etc.
- PREMIÈRE ENTRÉE.
- La Jalousie, les Chagrins, et les Soupçons.
- La Jalousie, Le Sieur Dolivet.
- Les Chagrins, Les Sieurs S. André, et Desbrosses.
- Les Soupçons, Les Sieurs de Lorge, et le Chantre.
- IIe ENTRÉE.
- Quatre Plaisants, ou Goguenards.
- Le Comte d’Armagnac, Messieurs d’Heureux, Beauchamp, et des-Airs le jeune.
- ACTE SECOND.
- SCÈNE PREMIÈRE.
- Le Seigneur Geronimo éveille Sganarelle, qui lui veut conter le songe qu’il vient de faire : mais il lui répond qu’il n’entend rien aux songes, et que sur le sujet du Mariage il peut consulter deux savants qui sont contents de lui, dont l’un suit la Philosophie d’Aristote, et l’autre est Pyrrhonien.
- SCÈNE DEUXIÈME.
- Il trouve le premier qui l’étourdit de son caquet, et ne le laisse point parler ; ce qui l’oblige à le maltraiter.
- SCÈNE TROISIÈME.
- Ensuite il rencontre l’autre, qui ne lui répond, suivant sa doctrine, qu’en termes qui ne décident rien ; il le chasse avec colère, et là-dessus arrivent deux Égyptiens, et quatre Égyptiennes.
- IIIe ENTRÉE.
- Deux Égyptiens, et quatre Égyptiennes.
- Deux Égyptiens, LE ROI, Le Marquis de Villeroy.
- Égyptiennes, Le Marquis de Rassan, les Sieurs Raynal, Noblet, et la Pierre.
- Il prend fantaisie à Sganarelle de se faire dire sa bonne aventure, et rencontrant deux Bohémiennes, il leur demande s’il sera heureux en son Mariage : pour réponse ils se mettent à danser en se moquant de lui, ce qui l’oblige d’aller trouver un Magicien.
- RÉCIT D’UN MAGICIEN.
- Chanté par Monsieur Destival.
- Holà,
- Qui va là
- Dis-moi vite quel souci
- Te peut amener ici.
- Mariage.
Ce sont de grands mystères
- Que ces sortes d’affaires.
- Destinée. Je te vais pour cela par mes charmes profonds
- Faire venir quatre Démons.
- Ces gens-là.
- Non non n’ayez aucune peur
- Je leur ôterai la laideur.
- N’effrayez pas.
- Des puissances invincibles
- Rendent depuis longtemps tous les Démons muets
- Mais par signes intelligibles
- Ils répondront à tes souhaits.
- IVe ENTRÉE.
- Un Magicien qui fait sortir quatre Démons.
- Le Magicien, Monsieur Beauchamp.
- Quatre Démons, Messieurs d’Heureux, de Lorge, des-Airs l’aîné, et le Mercier.
- Sganarelle les interroge, ils répondent par signes, et sortent en lui faisant les cornes.
- ACTE TROISIÈME.
- SCÈNE PREMIÈRE.
- Sganarelle effrayé de ce présage, veut s’aller dégager au Père, qui ayant ouï la proposition, lui répond qu’il n’a rien à lui dire, et qu’il lui va tout à l’heure envoyer sa réponse.
- SCÈNE DEUXIÈME.
- Cette réponse est un brave doucereux, son fils, qui vient avec civilité à Sganarelle, et lui fait un petit compliment pour se couper la gorge ensemble. Sganarelle l’ayant refusé, il lui donne quelques coups de bâtons, le plus civilement du monde, et ces coups de bâton le portent à demeurer d’accord d’épouser la fille.
- SCÈNE TROISIÈME.
- Sganarelle touche les mains à la fille.
- Ve ENTRÉE.
- Un Maître à danser représenté par M. Dolivet, qui vient enseigner une courante à Sganarelle.
- SCÈNE QUATRIÈME.
- Le Seigneur Geronimo vient se réjouir avec son ami, et lui dit que les jeunes gens de la Ville ont préparé une mascarade pour honorer ses Noces.
- Concert Espagnol, Chanté par
- La Seignora Anna Bergerotti.
- Bordigoni.
- Chiarini.
- Ion. Agustin.
- Taillavaca.
- Angelo Michaël.
- Ziego me tienes Belisa
- Mas bien tùs rigores veo
- Por que estu desden tan claro
- Que pueden verle los ciegos.
- Aunque mi amores tan grande
- Como mi dolor no es menos
- Si calla el uno dormido
- Se que fa el otro despierto.
- Fabores tuios Belisa
- Tu vieralos yo secretos
- Mas ya de dolores mios
- No puedo azerlo que quiero.
- VIe ENTRÉE.
- Deux Espagnols, et deux Espagnoles.
- Messieurs du Pille, et Tartas, Espagnols.
- Messieurs de la Lanne, et de S. André, Espagnoles.
- VIIe ENTRÉE.
- Un Charivari grotesque.
- Monsieur Lully, Les Sieurs Balthasard, Vagnac, Bonnard, la Pierre, Descouteaux, et les trois Opterres frères.
- VIII. ET DERNIÈRE ENTRÉE.
- Quatre Galants cajolant la femme de Sganarelle.
- Monsieur le Duc, Monsieur le Duc de S. Aignan, Messieurs Beauchamp, et Raynal.
- FIN.
(Texte saisi par David Chataignier à partir de l'exemplaire RES-YF-1036 conservé à la Réserve de la Bibliothèque nationale de France numérisé sur Gallica sous la cote NUMM-72455)
Sommaire | Index | Accès rédacteurs