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Leurs plaisirs par le jêune des nôtres


"Il réserve, l'ingrat, ses caresses à d'autres,
Et nourrit leurs plaisirs par le jêune des nôtres."
Le Cocu imaginaire, sc. II (v. 84-85)

Le Traité de la jalousie ou Moyens d'entretenir la paix dans le mariage (1674) d'Antoine Courtin expose les conditions auxquelles les revendications féminines peuvent être acceptées au sein de la relation conjugale. Le domaine sexuel constitue la seule exception à la soumission absolue de la femme, en vertu de la conception paulinienne qui veut qu'époux et épouse constituent un corps en deux moitiés :

cette dépendance réciproque ne regarde que la couche nuptiale, et le devoir auquel les personnes mariées sont obligées l'une envers l'autre sans empêchement légitime, afin de contenir la faiblesse de la nature dans les bornes de la continence du mariage. Elles sont à la vérité en cela toutes deux égales en puissance, et en quelque façon dans une égale dépendance l'une de l'autre, mais inégales partout ailleurs. [...] Ils sont donc égaux dans la prétention de ce devoir, mais pour tout le reste qui regarde la famille, il n'y a aucune égalité entre eux.
(p. 132).

Toutefois la frustration féminine ne saurait pour autant être exprimée par des récriminations :

Mais de s'emporter contre lui, et de lui faire des reproches et des réprimandes fières et aigres, c'est sortir de son devoir et de la soumission dans laquelle elle doit être devant lui.
(p. 135).




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