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Leur savoir à la France


"Leur savoir à la France est beaucoup nécessaire,
Et des livres qu'ils font la cour a bien affaire."
Les Femmes savantes, IV, 2 (v. 1359-1360)

Des déclarations analogues avaient été formulées dans

O la grande simplicité de croire que les belles-lettres soient à la France ce qu'était le Nil à l'Egypte, qui tenait de lui et tient encore aujourd'hui toute sa fertilité.
(éd. des Oeuvres de 1756, V, 2, p. 372)

Il disait souvent à Racan : "Voyez-vous, Monsieur, si nos vers vivent après nous, toute la gloire que nous en pouvons espérer, est qu'on dira que nous avons été deux excellents arrangeurs de syllabes, que nous avons eu une grande puissance sur les paroles, pour les placer si à propos chacune en leur rang et que nous avons tous deux été bien fous de passer la meilleure partie de notre âge dans un exercice si peu utile au public et à nous-mêmes.
(p. 21-22)

Bordier se plaignant à lui qu'il n'y a avait des récompenses que pour ceux qui servaient le roi dans les armées et dans les affaires et qu'on abandonnait ceux qui excellaient dans les belles-lettres, il répondit que c'était en user fort sagement et qu'il y avait de la sottise à faire un métier de la poésie, qu'on n'en devait point espérer d'autre récompense que son plaisir et qu'un bon poète n'était pas plus utile à l'état qu'un bon joueur de quilles.
(p. 23)

Je n'ai garde de blâmer les bonnes lettres. Je soutiens seulement qu'il y en a de mauvaises, qui ne sont que de vains amusements de l'esprit ; des songes et des visions de gens qui veillent ; des travaux qui valent moins que l'oisiveté et n'apportent ni force, ni embellissement à la patrie. Je me moque des savants qui sont savants aux choses qui ne viennent point en usage, qui n'ignorent rien de ce qui est inutile, qui courent jour et nuit après la quadrature du cercle et après le mouvement perpétuel, sans pouvoir attraper ni l'un ni l'autre, &c. Ils s'emplissent toujours et ne produisent jamais. Ils consument leur vie à la recherche de quelques mots et à l'intelligence d'une langue. Ils prennent les moyens pour la fin, et les chemins poux les villes, etc.
(éd. de 1663, p. 67) (voir également "les femmes docteurs ne sont point de mon goût")




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