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Les remèdes que nous devons faire à Monsieur


"il ne vous sera pas difficile de convenir des remèdes que nous devons faire à Monsieur. Premièrement[...]je suis d'avis qu'il soit phlébotomisé libéralement; c'est-à-dire que les saignées soient fréquentes et plantureuses: [...] et en même temps, de le purger, désopiler, et évacuer par purgatifs propres et convenables."
Monsieur de Pourceaugnac, I, 8

Les remèdes proposés correspondent en partie à ceux que Guy Patin raconte avoir appliqués à un dévot mélancolique :

J'ai vu depuis peu en consulte un gentilhomme breton, âgé de dix-neuf ans, naturellement fort dévot, qui devint dans peu de jours mélancolique, et à cette mélancolie succéda une espèce de manie, avec une fièvre continue et des convulsions effroyables. Un moine avait peur qu'il ne fût possédé. Il est vrai qu'il avait un grand scapulaire. Il fut si rudement tourmenté de ce démon de fièvre continue qu'il en devint frénétique, et qu'il fallut le lier. A ce délire frénétique succédèrent deux autres symptômes, des mouvements épileptiques et une passion hydrophobique, comme ceux qui ont été mordus d'un chien enragé, avec la soif et l'aversion des choses liquides. Pour tout cela, il fut saigné des bras et des pieds jusqu'à vingt-deux fois ; il fut purgé de plus de vingt lavements et d'environ trente apozèmes purgatifs avec la casse et le séné, auxquels nous ajoutâmes à la fin le sirop de roses et de fleurs de pécher, avec tel succès qu'enfin il est tout-à-fait guéri et remis en son bon sens.
(Lettre du 30 juin 1665, éd. J. H. Reveillé-Parise, 1846, t. III, p. 540)




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