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Les fâcheux besoins des choses de la vie


"Rien n'use tant l'ardeur de ce nœud qui nous lie,
Que les fâcheux besoins des choses de la vie;
Et l'on en vient souvent à s'accuser tous deux,
De tous les noirs chagrins qui suivent de tels feux."
Les Femmes savantes, V, 4 (v. 1749-1752)

Les mêmes craintes étaient formulées par une jeune amoureuse du roman Tarsis et Zélie (1665) de Le Vayer de Boutigny :

Songez-vous que nous sommes ici inconnus, et sans biens ; et que nous ne savons encore quelle justice nous fera la fortune sur ceux qu'elle nous a enlevés ? Considérez-vous, Alceste, l'étrange extrémité où la pauvreté réduit deux époux qui n'ont pas craint d'affronter ses rigueurs ? L'amour adoucit les premiers jours, tant qu'il voit souffrir sans murmure : mais tôt ou tard l'indigence l'effraie ; et ne pouvant la chasser, il est contraint de lui céder la place. Je sens bien que je vous aime trop, pour pouvoir éprouver sans désespoir quelque diminution dans votre tendresse, et je mériterais ce malheur en m'y exposant.
(éd. de 1720, p. 531)




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