Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Les autres


"Montre-moi tes mains. - Les voilà. - Les autres. - Les autres? - Oui. - Les voilà. - N'as-tu rien mis ici dedans? - Voyez vous-même.[...] Allons, rends-le-moi sans te fouiller.Allons, rends-le-moi sans te fouiller. - Quoi? - Ce que tu m'as pris.- Je ne vous ai rien pris du tout."
L'Avare, I, 2

Le texte qui accompagne ce jeu de scène est formulé en des termes proches d'un passage de la scène IV, 4 de l'Aulularia de Plaute (1).

Ce célèbre passage, vanté dans une lettre de Vincent Voiture (Oeuvres, 1650) (3), avait inspiré un jeu de scène de la comédie de L'Avare dupé (1662) de Samuel Chapuzeau (2)


(1)

STR. Que vous ai-je dérobé ? EU. Rends-le moi, si tu veux. STR. Que voulez-vous que je vous rende ? EU. Me le demandes-tu ? STR. En vérité je ne vous ai rien pris. [...] EU. Montre-moi tes mains. STR. Je vous les montre. Les voilà. EU. Je les vois. Allons, montre-moi la troisième [...] Voyons encore : montre moi ta main droite. STR. Les voilà toutes deux. EU. Je ne te veux pas fouiller davantage : rends-le-moi. STR. Que vous rendrai-je ? [...]Allons donc, secoue ton manteau. STR. Comme il vous plaira. EU. N’y a-t-il rien dans ta jaquette ? STR. Cherchez partout.
(IV, 4, p. 154-156)

Quid tibi vis reddam? EVCL. Rogas? STROB. Nil equidem tibi abstuli. [...] Ostende huc manus. STROB. Em tibi, ostendi, eccas. EVCL. Video. age ostende etiam tertiam.[...]age rusum ostende huc manum dexteram. S. Em. E. Nunc laevam ostende. S. Quin equidem ambas profero. E. Iam scrutari mitto. redde huc.[...] Agedum, excutedum pallium. STROB. Tuo arbitratu. E. Ne inter tunicas habeas. S. Tempta qua lubet..
(IV, 4)

[...]

(2)

CRISPIN
Ne m'approchez pas tant, vos soins sont inutiles,
Monsieur, votre valet a les mains trop subtiles.

LYCASTE
Vous lui faites tort.

CRISPIN
ça, montre-moi la main.

PHILIPPIN
Tenez.

CRISPIN
L'autre.

PHILIPPIN
Tenez, voyez jusqu'à demain.

CRISPIN
L'autre.

PHILIPPIN
Allez la chercher, en ai-je une douzaine.

(II, 6, p. 39)

(3)

Plaute a souvent de méchantes bouffonneries; mais, sans mentir il dit aussi quelquefois de bons mots: et voilà comme j'accorde Horace et Cicéron, dont l'un dit qu'il est méchant bouffon, et l'autre qu'il est pass[...] refertus urbanis dictus. L'autre jour j'y lisais d'un vieillard, qui ayant surpris quelqu'un auprès du lieu où avait caché son trésor, le fouilla, lui fit montrer main droite, et puis la main gauche, et n'y trouva rien, dit cedo tertiam. Cela représente plaisamment le vieillard soupçonneux, qui s'imagine qu'un homme a une troisième main pour le voler.
(Lettre XCI à Costar, p. 308)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs