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Les Plaisirs de l'Ile enchantée


Les Plaisirs de l'Ile enchantée, Course de bague faite par le Roi à Versailles, le 6 mai 1664, Paris, Robert Ballard, 1664.

Ce livret fut distribué aux spectateurs de la fête des Plaisirs de l'Ile enchantée, au cours de laquelle fut créée La Princesse d'Elide.


LES PLAISIRS DE L'ÎLE ENCHANTEE.

Première journée.

Course de Bague faite par le Roi.

AVANT PROPOS.

Les charmes d’Alcine, qui n’avait pas moins de beauté que de savoir, retenant auprès d’elle, par un double enchantement, le brave Roger, et plusieurs autres vaillants Chevaliers : toutes ses pensées ne s’occupèrent plus qu’à empêcher

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leur fuite, pour faire durer ses plaisirs : Elle joignit à la force, et à la situation de son Palais, le pouvoir de ses Démons, la fierté de ses Géants, et celle de ses bêtes farouches : Mais elle n’eut pas moins de confiance aux divertissements des Promenades, de la Danse, des Tournois, des Festins, de la Comédie, et de la Musique. Et comme elle avait autant d’Amants que de Captifs, et qu’ils ne pensaient tous qu’à lui plaire : Ces Illustres Guerriers font une partie de Course de Bague ; et prenant pour sujet les Jeux Pythiens, auxquels Apollon présidait, ils font leur entrée dans la Lice, avec tous les ornements dont ils peuvent l’accompagner, dans le plus beau lieu que la Nature et l’Art aient jamais formé, et embelli pour le plaisir de la vie : Mais cette belle Magicienne, de qui les enchantements étaient d’une force prodigieuse, n’étant pas satisfaite que sa puissance

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parût en un seul endroit de la Terre ; afin de porter en tous lieux le triomphe de sa beauté, par les hommages de ces Chevaliers, a rendu son île flottante : Et après avoir visité plusieurs Climats, elle la fait aborder en France, où par le respect et l’admiration que lui causent les rares qualités de la reine ; Elle ordonne à ces Guerriers de faire, en faveur de sa Majesté, tout ce qu’ils auront pu inventer pour lui plaire par leur adresse, et par leur magnificence.

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Ordre de l’entrée des chevaliers dans le Camp, leurs suites, et Devises.

Un Héraut d’Armes.
Monsieur Desbardins.

Un Page de Roger, Chef de la Quadrille, portant sa Lance et l’Écu de sa Devise, accompagné de celui de Guidon le Sauvage, Maréchal de Camp, et de celui d'Oger le Danois, Juge des Courses portant les Lances, et les Écus de leurs Maîtres.

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Quatre Trompettes, et deux Timbaliers.

Le Duc de Saint-Aignan, représentant Guidon le Sauvage, Maréchal de Camp, ayant pour Devise un Timbre d’Horloge frappé par le Marteau, qui sonne les Heures, avec ces mots.

De mis golpes Ruido.

Le Duc de Saint-Aignan, représentant Guidon le Sauvage.

MADRIGAL.

Les combats que j’ai faits en l’Île dangereuse,
Quand de tant de Guerriers je demeurai vainqueur,
Suivis d’une épreuve amoureuse,

Ont signalé ma force aussi bien que mon cœur.
La vigueur qui fait mon estime,

Soit qu’elle embrasse un parti légitime,
Où qu’elle vienne à s’échapper ;

Fait dire, pour ma gloire, aux deux bouts de la Terre,
Qu’on n’en voit point en toute guerre,
Ni plus souvent, ni mieux frapper.

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POUR LE MÊME.

Seul contre dix Guerriers, seul contre dix Pucelles
C’est avoir sur les bras deux étranges querelles,
Qui sort à son honneur de ce double combat
Doit être ce me semble un terrible Soldat.

Huit Trompettes, et deux Timbaliers.

LE ROI, représentant Roger, ayant pour Devise un Soleil avec ces mots.

Nec Cesso, nec Erro.

Pour le ROI, représentant Roger.

Ce n’est pas sans raison que la Terre et les Cieux,
Ont tant d’étonnement pour un Objet si rare ;
Qui dans son cours pénible, autant que glorieux,
Jamais ne se repose, et jamais ne s’égare.

SONNET.
Pour LE ROI, sous le nom de ROGER.

Quelle taille, quel port a ce fier Conquérant !
Sa personne éblouit quiconque l’examine,
Et quoi que par son Poste il soit déjà si Grand,
Quelque chose de plus éclate dans sa mine.

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Son front de ses Destins est l’auguste garant,
Par delà ses Aïeux sa vertu l’achemine,
Il fait qu’on les oublie, et de l’air qu’il s’y prend
Bien loin derrière lui laisse son origine.

De ce cœur généreux c’est l’ordinaire emploi,
D’agir plus volontiers pour Autrui que pour soi,
Là principalement sa force est occupée :

Il efface l’éclat des Héros anciens,
N’a que l’honneur en vue, et ne tire l’épée
Que pour des intérêts qui ne sont pas les siens.

Le Duc de Noailles, représentant Oger le Danois, Juge des Courses, ayant pour Devise un Aigle, qui voyant le Soleil, s’élève et ouvre ses Ailes pour s’en approcher, avec ces mots.
Fidelis et audax.

Le Duc de Noailles. Oger le Danois, Juge du Camp.

Ce Paladin s’applique à cette seule affaire
De servir dignement le plus puissant des Rois,
Comme pour bien juger il faut savoir bien faire
Je doute que personne appelle de sa voix.

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Le Duc de Guise, et le Comte d’Armagnac ensemble.

Le Duc de Guise, représentant Aquilant le noir, ayant pour Devise un Lion qui dort, avec ces mots :
Et quiescente pavescunt.

Le Duc de Guise. Aquilant le Noir.

La Nuit a ses beautés de même que le jour,
Le Noir est ma couleur, je l’ai toujours aimée,
Et si l’obscurité convient à mon Amour,
Elle ne s’étend pas jusqu’à ma Renommée.

Le Comte d’Armagnac, représentant Griffon le blanc, ayant pour Devise une Hermine avec ces mots :
Ex candore decus.

Le Comte d’Armagnac. Griffon le Blanc.

Voyez quelle candeur en moi le Ciel a mis,
Aussi nulle Beauté ne s’en verra trompée,
Et quand il sera temps d’aller aux ennemis
C’est où je me ferai tout Blanc de mon épée.

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Les Ducs de Foix, et de Coaslin.

Le Duc de Foix, représentant Renaud, ayant pour Devise un Vaisseau dans la Mer, avec ces mots :
Longe levis aura feret.

Pour le Duc de Foix. Renaud.

Il porte un Nom célèbre, il est jeune, il est sage,
À vous dire le vrai c’est pour aller bien haut,
Et c’est un grand honneur que d’avoir à son âge
La chaleur nécessaire, et le flegme qu’il faut.

Le Duc de Coaslin, représentant Dudon, ayant pour Devise un Soleil, et l’Héliotrope ou Tournesol, avec ces mots :
Splendor ab obsequio.

Le Duc de Coaslin. Dudon.

Trop avant dans la Gloire on ne peut s’engager,
J’aurai vaincu sept Rois, et par mon grand courage
Les verrai tous soumis au pouvoir de ROGER,
Que je ne serai pas content de mon Ouvrage.

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Le Comte de Lude, et le Prince de Marsillac.

Le Comte de Lude, représentant Astolphe, ayant pour Devise un chiffre en forme de nœud avec ces mots :
Non fia mai sciolto.

Le Comte de Lude. Astolphe.

De tous les Paladins qui sont dans l’Univers
Aucun n’a pour l’Amour l’âme plus échauffée,
Entreprenant toujours mille projets divers,
Et toujours enchanté par quelque jeune FÉE.

Le Prince de Marsillac, représentant Brandimart, ayant pour Devise une Montre en relief dont on voit tous les ressorts, avec ces mots.
Chieto fuor commoto dentro.

Le Prince de Marsillac. Brandimart.

Mes vœux seront contents, mes souhaits accomplis,
Et ma bonne fortune à son comble arrivée
Quand vous saurez mon zèle, aimable FLEUR DE LYS,
Au milieu de mon cœur profondément gravée.

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Les Marquis de Villequiert, et de Soyecourt.

Le Marquis de Villequiert, représentant Richardet, ayant pour Devise un Aigle qui plane devant le Soleil, avec ces mots.
Uni militat Astro.

Et autour de l’Écu est écrit : de même que l’Aigle ne combat que pour mon Roi qui est mon Jupiter, ou pour ma Maîtresse qui est mon Astre.

Le Marquis de Villequiert. Richardet.

Personne comme moi n’est sorti galament
D’une intrigue où sans doute il fallait quelque adresse,
Personne à mon avis plus agréablement
N’est demeuré fidèle en trompant sa Maîtresse.

Le Marquis de Soyecourt, représentant Olivier, ayant pour Devise la Massue d’Hercule, avec ces mots :
Vix aequat fama labores.

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Le Marquis de Soyecourt. Olivier.

Voici l’honneur du Siècle, auprès de qui nous sommes,
Et même les Géants, de médiocres Hommes,
Et ce franc Chevalier à tout venant tout prêt
Toujours pour quelque Joute à la lance en arrêt.

Les Marquis d’Humières, et de la Vallière.

Le Marquis d’Humières, représentant Ariodant, ayant pour Devise toutes sortes de Couronnes, avec ces mots :
No quiero Menos.

Le Marquis d’Humières. Ariodant.

Je tremble dans l’accès de l’amoureuse fièvre,
Ailleurs sans vanité je ne tremblais jamais,
Et ce charmant objet l'adorable GENEVRE
Est l'unique vainqueur à qui je me soumets

Le Marquis de la Vallière, représentant Zerbin, ayant pour Devise un Phoenix sur un bûcher allumé par le Soleil, avec ces mots :
Hoc juvat vri.

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Le Marquis de la Vallière. Zerbin.

Quelques beaux sentiments que la gloire nous donne
Quand on est amoureux au souverain degré,
Mourir entre les bras d’une belle Personne
Est de toutes les morts la plus douce à mon gré.

Monsieur le DUC, représentant Roland, ayant pour Devise un Dard entortillé de Lauriers, avec ces mots :

Certo ferit.

Monsieur le Duc. Roland.

Roland fera bien loin son grand Nom retentir,
La Gloire deviendra sa fidèle Compagne,
Il est sorti d’un sang qui brûle de sortir
Quand il est question de se mettre en campagne,
Et pour ne vous en point mentir
C’est le pur sang de Charlemagne.

Apollon paraît sur un Char, conduit par le Temps ; ayant à ses pieds les quatre Siècles, environné des douze heures du jour, et des douze Signes du Zodiaque.

Les Pages des Chevaliers portant leurs Lances, et les Écus de leurs Devises.

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Vingt Pasteurs chargés de diverses pièces de la Barrière, dont la Lice doit être fermée pour la dresser en un moment.

Toute cette Troupe entrant par l’un des quatre Portiques, qui aboutissent aux quatre avenues du Camp, et après en avoir fait le tour, s’étant arrêtés devant les Reines ; Apollon, et les quatre Siècles récitent ces vers en Dialogue.

LE SIECLE D’AIRAIN à Apollon.

Brillant père du jour, Toi qui de la puissance
Par ses divers aspects nous donna la naissance ;
Toi l’espoir de la Terre, et l’ornement des Cieux ;
Toi le plus nécessaire et le plus beau des Dieux ;
Toi dont l’activité, dont la bonté suprême
Se fait voir et sentir en tous lieux par soi-même :
Dis-nous par quel destin, ou par quels nouveaux choix
Tu célèbres tes jeux aux rivages Français ?

APOLLON.

Si ces lieux fortunés ont tout ce qu’eut la Grèce
De gloire, de valeur, de mérite et d’adresse ;
Ce n’est pas sans raison qu’on y voit transgressés

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Ces jeux, qu’à mon honneur la terre a consacrés :
J’ai toujours pris plaisir à verser sur la France
De mes plus doux Rayons la bénigne influence :
Mais le charmant objet qu’Hymen y fait régner,
Pour elle maintenant me fait tout dédaigner.
Depuis un si longtemps que pour le bien du monde
Je fais l’immense tour de la terre et de l’onde,
Jamais je n’ai rien vu si digne de mes feux,
Jamais un sang si noble, un cœur si généreux,
Jamais tant de lumière avec tant d’innocence ;
Jamais tant de jeunesse avec tant de prudence ;
Jamais tant de grandeur avec tant de bonté ;
Jamais tant de sagesse avec tant de beauté.
Mille Climats divers qu’on vit sous la puissance
De tous les demi-Dieux dont elle prit naissance,
Cédant à son mérite autant qu’à leur devoir,
Se trouveront un jour unis sous son pouvoir.
Ce qu’eurent de grandeurs et la France et l’Espagne,
Les droits de Charles-Quint, les droits de Charlemagne,
En elle, avec leur sang heureusement transmis,
Rendront tout l’Univers à son Trône soumis :
Mais un titre plus grand, un plus noble partage
Qui l’élève plus haut, qui lui plaît davantage ;
C’est le nom glorieux d’Épouse de LOUIS.

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LE SIECLE D’ARGENT.

Quel destin fait briller avec tant d’injustice
Dans le siècle de fer un Astre si propice ?

LE SIECLE D’OR.

Ah ! ne murmure point contre l’ordre des Dieux,
Loin de s’enorgueillir, d’un don si précieux,
Ce siècle qui du Ciel a mérité la haine
En devrait augurer sa ruine prochaine,
Et voir qu’une vertu qu’il ne peut suborner,
Vient moins pour l’anoblir que pour l’exterminer.
Sitôt qu’elle paraît dans cette heureuse terre,
Vois comme elle en bannit les fureurs de la guerre :
Comment depuis ce jour d’infatigables mains
Travaillent sans relâche au bonheur des humains ;
Par quels secrets ressorts un Héros se prépare
À chasser les horreurs d’un siècle si barbare,
Et me faire revivre avec tous les plaisirs,
Qui peuvent contenter les innocents désirs.

LE SIECLE DE FER.

Je sais quels ennemis ont entrepris ma perte,
Leurs desseins sont connus, leur trame est découverte ;
Mais mon cœur n’en est pas à tel point abattu…

APOLLON.

Contre tant de grandeur, contre tant de vertu,
Tous les monstres d’Enfer unis pour ta défense

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Ne seraient qu’une faible et vaine résistance :
L’Univers opprimé de ton joug rigoureux,
Va goûter par ta fuite un destin plus heureux :
Il est temps de céder à la Loi souveraine,
Que t’imposent les vœux de cette auguste Reine ;
Il est temps de céder aux travaux glorieux
D’un Roi favorisé de la Terre et des Cieux :
Mais ici trop longtemps ce différent m’arrête,
À de plus doux combats cette Lice s’apprête ;
Allons la faire ouvrir, et ployons des Lauriers,
Pour couronner le front de nos fameux Guerriers.

APOLLON, sur un Char. La Grange.

LE TEMPS, menant le Char d’Apollon. Millet.

Les quatre Siècles.

Siècle d’Airain. Madlle de Brie.
Siècle d’Or. Madlle de Molière.
Siècle d’Argent. Hubert.
Siècle de Fer. Du Croisi.

Après le récit d’Apollon et des Siècles, la course de Bague se fait, et la nuit survenant, les environs de l’Île enchantée brillent d’un nombre infini de lumières, et l’on voit entrer dans la même place trente-quatre concertos marchant devant les quatre Saisons.

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LE PRINTEMPS, sur un Cheval d’Espagne.
L’ÉTÉ, sur un Éléphant.
L’AUTOMNE, sur un Chameau.
L’HIVER, sur un Ours.

Quarante-huit personnes de la suite des Saisons : Douze Jardiniers, douze Moissonneurs, douze Vendangeurs, et douze Vieillards, qui par leurs Fleurs, leurs Épis, leurs Fruits, et leurs Glaces, marquent chacune des Saisons, et portent les Bassins pour la Collation.

Concert de Pan et de Diane, composé de quatorze personnes de leur suite.

Vingt-quatre de la suite de Pan et de Diane, portant des viandes de la Ménagerie du premier, et de la Chasse de l’autre.

Dix-huit Pages, qui doivent servir à Table les Dames.
Cette Troupe étant rangée, les quatre Saisons, Pan et Diane, se présentent devant la Reine, et lui disent ces Vers.

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LE PRINTEMPS.
À LA REINE.

Entre toutes les fleurs nouvellement écloses,
Dont mes jardins sont embellis,
Méprisant les jasmins, les œillets et les roses,
Pour payer mon tribut j’ai fait choix de ces lys,
Que de vos premiers ans vous avez tant chéris :
LOUIS les fait briller du couchant à l’aurore,
Tout l’Univers charmé les respecte et les craint ;
Mais leur règne est plus doux et plus puissant encore,
Quand ils brillent sur votre teint.

L’ESTÉ.
Surpris un peu trop promptement,

J’apporte à cette Fête un léger ornement ;
Mais avant que ma saison passe,
Je ferai faire à vos Guerriers,
Dans les campagnes de la Thrace,
Une ample moisson de Lauriers.

L’AUTOMNE.

Le Printemps orgueilleux de la beauté des fleurs
Qui lui tombent en partage,

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Prétend de cette fête avoir tout l’avantage,
Et nous croit obscurcir par ses vives couleurs :
Mais vous vous souviendrez, Princesse sans seconde,
De ce fruit précieux qu’a produit ma saison,
Et qui croit dans votre maison,

Pour faire quelque jour les délices du Monde.

L’HIVER.

La neige, les glaçons que j’apporte en ces lieux,
Sont des mets les moins précieux ;
Mais ils sont des plus nécessaires,

Dans une Fête où mille objets charmants,
De leurs œillades meurtrières,
Font naître tant d’embrasements.

DIANE.
À LA REINE.
Nos bois, nos rochers, nos montagnes,
Tous nos chasseurs, et mes compagnes

Qui m’ont toujours rendu des honneurs souverains ;
Depuis que parmi nous ils vous ont vue paraître,
Ne veulent plus me reconnaître,

Et chargés de présents, viennent avec moi
Vous porter ce tribut pour marque de leur foi.

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Les habitants légers de cet heureux bocage,
De tomber dans vos rets font leur sort le plus doux,
Et n’estiment rien davantage,
Que l’heur de périr de vos coups :

Amour dont vous avez la grâce et le visage,
À le même secret que vous.

PAN.

Jeune Divinité, ne vous étonnez pas,
Lorsque nous vous offrons en ce fameux repas
L’élite de nos bergeries :
Si nos troupeaux goûtent en paix
Les herbages de nos prairies,

Nous devons ce bonheur à vos divins attraits.

LE PRINTEMPS, monté sur un cheval d’Espagne.

Madlle du Parc.

L’ÉTÉ, monté sur un Éléphant.

Du Parc.

L’AUTOMNE, montée sur un Chameau.

La Thorillière.

L’HIVER, monté sur un Ours.

Béjart.

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Pan, et Diane dans une Machine.

Madlle Béjart. Diane.
Molière. Pan.

Après que Pan a achevé son Récit, une Table ornée de festons, et fort enrichie se découvre, et les quatre Contrôleurs Généraux, Monsieur de la Marche Coquet, Messieurs Parfait Père, Fils et Frère, sous les noms de l’Abondance, la Joie, la Propreté, et la bonne chère, l’ayant fait couvrir par les Plaisirs, les Jeux, les Ris et les Délices : une magnifique Collation finit ce premier jour des Divertissements de l’Île enchantée.

FIN DE LA PREMIERE JOURNÉE.

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SECONDE JOURNÉE
DES PLAISIRS
DE L’ÎLE
ENCHANTÉE.

AVANT PROPOS.

Le Brave Roger, et les fameux Guerriers de la Quadrille avaient trop bien réussi aux Courses qu’ils avaient entreprises dans l’Île Enchantée, et la Magicienne qui les avait conviés à en divertir une grande Reine, avait reçu trop de satisfaction de cette galanterie, pour n’en désirer pas la continuation : Ces Chevaliers lui donnent donc le plaisir de la Comédie ; comme ils avaient entrepris les Courses sous le nom des Jeux Pythiens, et armés à la Grecque, ils ne sortent point de leur premier dessein, lorsque la Scène

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est en Élide : C’est là qu’un Prince d’humeur magnifique et galante, ayant une fille aussi naturellement ennemie de l’amour, qu’ornée de tous les dons qui la rendent aimable, propose des Jeux d’exercices, des Courses de Chariots, et des Chasses, croyant que la magnificence des premiers, et le divertissement de l’autre, où l’adresse et le courage se font remarquer, feront choisir parmi les divers Princes qu’il y avait conviés un amant à sa fille, qui soit digne d’elle. Il y réussit heureusement, et l’intrigue de la Comédie étant de soi fort galante, est encore augmentée par des Concerts, des Récits, et des Entrées de Ballet, qui entrent bien dans le sujet, et le rendent fort agréable.

Noms de ceux qui jouent la Comédie.

Le Prince d’Élide.....................................................Hubert.
La Princesse d’Élide, et deux autres ses parentes....Mesdelles. de Brie, Moliere, du Parc.
Philis........................................................................Madelle. Béjart.
Le Prince d’Ithaque.................................................La Grange.
Le Prince de Messene..............................................Du Croisy.
Le Prince de Pyle.....................................................Béjart.
Arbate Gouverneur du Prince d’Ithaque..................La Thorillière.
Moron.......................................................................Molière.
Lycas, et deux petits Pages.

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Noms de ceux qui dansent au Ballet, et ceux qui chantent.

L’AURORE.

Madlle. Hilaire.


Quatre valets de Chiens, qui doivent chanter.

Messieurs Estival, Don, Blondel, et Molière.


Six autres Valets de Chiens, qui doivent danser.

Les Sieurs Paysans, Chicanneau, Noblet, Pesan, Bonard, et La Pierre.


Deux Ours.

Les Sieurs Mercier, et Vagnard.


Huit Paysans.

Les Sieurs Paysan, Chicanneau, Baltazard, Noblet, Bonard, Mançeau, Magny, et La Pierre.


Un Satyre.

M. Estival.

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Deux Pâtres.

Messieurs Le Gros, et Blondel.


Deux Bergères Héroïques.

Madlle. La Barre. Madlle. Hilaire.


Deux Bergers Héroïques.

Messieurs Don, et Estival.


Seize Faunes.

FLUTES.

Les Sieurs Piesche, Descousteaux, Destouche, Martin Hottere, Louis Hottere, Jean Hottere, Nicolas Hottere, ou le Roi, et Paisible.

Petits Violons.

Les Sieurs Marchand, La Caisse, Besson, Magny, Charlot, Alais, Huguenet, et La Fontaine.


Quatre Bergers, et quatre Bergères.

Bergers. Les Sieurs Chicanneau, Du Pron, Noblet, et La Pierre.

Bergères. Les Sieurs Baltasard, Magny, Arnald, et Bonard.

FIN DE LA SECONDE JOURNÉE.

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BALLET DU PALAIS D’ALCINE.

TROISIEME JOURNÉE.


AVANT PROPOS.

Le Ciel ayant résolu de donner la liberté à tant de braves Guerriers retenus dans l’Île Enchantée d’Alcine, par la fin de ses charmes et la ruine de son Palais, cette belle Magicienne est troublée par des prodiges et des

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songes, qui lui présagent son malheur prochain : En cette inquiétude elle vient aux bords du Lac portée par un Monstre Marin, accompagnée de deux de ses Nymphes, et mêle à des plaintes de l’état où elle se trouve, les louanges de la Reine Mère du roi par ces Vers.


ALCINE, CÉLIE, DIRCÉ.

ALCINE.

Vous à qui je fis part de ma félicité,
Pleurez avec moi dans cette extrémité.

CÉLIE.

Quel est donc le sujet des soudaines alarmes
Qui de vos yeux charmants font couler tant de larmes ?

ALCINE.

Si je pense en parler, ce n’est qu’en frémissant.
Dans les sombres horreurs d’un songe menaçant,
Un spectre m’avertit, d’une voix éperdue,
Que pour moi des Enfers la force est suspendue ;
Qu’un céleste pouvoir arrête leur secours,
Et que ce jour sera le dernier de mes jours.

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Ce que versa de triste au point de ma naissance
Des Astres ennemis, la maligne influence,
Et tout ce que mon art m’a prédit de malheurs,
En ce songe fut peint de si vives couleurs,
Qu’à mes yeux éveillés sans cesse il représente
Le pouvoir de Mélisse, et l’heur de Bradamante.
J’avais prévu ces maux, mais les charmants plaisirs,
Qui semblaient en ces lieux prévenir nos désirs ;
Nos superbes palais, nos jardins, nos campagnes :
Nos jeux et nos chansons, les concerts des oiseaux,
Le parfum des Zéphirs, le murmure des eaux,
De nos tendre amours les douce aventures,
M’avaient fait oublier ces funestes augures,
Quand le songe cruel dont je me sens troubler,
Avec tant de fureur les vint renouveler.
Chaque instant je crois voir mes forces terrassées,
Mes gardes égorgés, et mes prisons forcées ;
Je crois voir mille amants, par mon art transformés,
D’une égale fureur à ma perte animés ;
Quitter en même temps leurs troncs et leurs feuillages,
Dans le juste dessein de venger leurs ouvrages,
Et je crois voir enfin, mon aimable Roger
De mes fers méprisés, prêt à se dégager.

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CÉLIE.

La crainte en votre esprit s’est acquis trop d’empire,
Vous régnez seule ici, pour vous seule on soupire ;
Rien n’interrompt le cours de vos contentements,
Que les accents plaintifs de vos tristes amants :
Logistile, et ses gens chassés de nos campagnes
Tremblent encor de peur, cachés dans leurs montagnes ;
Et le nom de Mélisse, en ces lieux inconnu,
Par vos augures seuls jusqu’à nous est venu.

DIRCÉ.

Ah ! ne nous flattons point, ce fantôme effroyable
M’a tenu cette nuit un discours tout semblable.

ALCINE.

Hélas ! de nos malheurs qui peut encor douter.

CÉLIE.

J’y vois un grand remède, et facile à tenter ;
Une Reine paraît, dont le secours propice
Nous saura garantir des efforts de Mélisse :
Partout de cette reine on vante la bonté,
Et l’ont dit que son cœur, de qui la fermeté
Des flots les plus mutins méprisa l’insolence,
Contre les vœux des siens est toujours sans défense.

ALCINE.

Il est vrai je la vois, en ce pressant danger

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À nous donner secours tâchons de l’engager ;
Disons-lui qu’en tous lieux la voix publique étale
Les charmantes beautés de son âme Royale ;
Disons que sa vertu, plus haute que son rang
Sait élever l’éclat de son auguste sang,
Et que de notre sexe elle a porté la gloire
Si loin, que l’avenir aura peine à le croire ;
Que du bonheur public son grand cœur amoureux
Fit toujours des périls un mépris généreux ;
Que de ses propres maux l’État garda toute sa crainte :
Disons que ses bienfaits versés à pleines mains
Lui gagnent le respect et l’amour des humains,
Et qu’au moindre danger dont elle est menacée
Toute la terre en deuil se montre intéressée :
Disons qu’au plus haut point de l’absolu pouvoir,
Sans faste et sans orgueil sa grandeur s’est fait voir ;
Qu’aux temps les plus fâcheux, sa sagesse constante,
Sans crainte a soutenu l’autorité penchante ;
Et dans le calme heureux, par ses travaux acquis,
Sans regret la remit dans les mains de son Fils.
Disons par quels respects, par quelle complaisance
De ce Fils glorieux, l’amour la récompense ;
Vantons les longs travaux, vantons les justes lois
De ce Fils reconnu pour le plus grand des Rois ;
Et comment cette Mère heureusement féconde

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Ne donnant que deux fois a donné tant au monde.
Enfin, faisons parler nos soupirs et nos pleurs
Pour la rendre sensible à nos vives douleurs,
Et nous pourrons trouver au fort de notre peine
Un refuge paisible aux pieds de cette Reine.

DIRCÉ.

Je sais bien que son cœur, noblement généreux,
Écoute avec plaisir la voix des malheureux :
Mais on ne voit jamais éclater sa puissance
Qu’à repousser le tort qu’on fait à l’innocence ;
Je sais qu’elle peut tout, mais je n’ose penser
Que jusqu’à nous défendre on la vit s’abaisser.
De nos douces erreurs elle peut être instruite,
Et rien n’est plus contraire à sa rare conduite ;
Son Zèle si connu pour le culte des Dieux
Doit rendre à sa vertu nos respects odieux,
Et loin quà son abor mon effroi diminue,
Malgré moi je le sens qui redouble à sa vue.

ALCINE.

Ah ! ma propre frayeur suffit pour m’affliger !
Loin d’aigrir mon ennui, cherche à le soulager,
Et tâche de fournir, à mon âme oppressée
De quoi parer aux maux dont elle est menacée.
Redoublons cependant les Gardes du Palais,
Et s’il n’est point pour nous d’asile désormais,

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Dans notre désespoir cherchons notre défense,
Et ne nous rendons pas au moins sans résistance.

Alcine. Madlle. du Parc.
Célie. Madlle de Brie.
Dircé. Madlle de Molière.

Un Chœur de plusieurs instruments se fait entendre de toutes parts, sur deux Îles situées aux deux côtés du Palais d’Alcine. Il paraît un grand nombre de Musiciens qui font une charmante Harmonie ; pendant que le Frontispice du Palais venant à s’ouvrir, il en sort quatre Géants d’une hauteur prodigieuse, commis à la garde d’un lieu si considérable par sa situation, et par sa force.


PREMIERE ENTREE.

Quatre Géants, et quatre Nains.

Géants. Les Sieurs Mançeau, Vagnard, Pesan, et Joubert.

Nains. Les deux petits Des-Airs, Le petit Vagnard, et Le petite Tutin.

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II. ENTREE.

Huit Maures chargés par Alcine de la garde du dedans, en font un exacte visite, avec chacun deux flambeaux.

Maures. Messieurs d’Heureux, Beauchamp, Molière, La Marre, Les Sieurs Le Chantre, De Gan, Du Pron, et Mercier.


III. ENTREE.

Cependant un dépit amoureux oblige six des Chevalier qu’Alcine retenait auprès d’elle, à tenter la sortie de ce Palais ; mais la fortune en secondant pas les efforts qu’ils font dans leurs désespoir, ils sont vaincus après un grand combat par autant de Monstres qui les attaquent.

Six Chevaliers, et six Monstres.

Chevaliers. Messieurs De Souville, Raynal, Des-Airs l’aîné, Des-Airs le second, De Lorge, et Balthasard.

Monstres. Les Sieurs Chicanneau, Noblet, Arnald, Desbrosses, Desonets, et La Pierre.

[page 9]


IV. ENTRÉE.

Alcine alarmée de cet accident, invoque de nouveau tous ses Esprits, et leurs demande secours : il s’en présente deux à elle, qui font des fautes avec une force, et une agilité merveilleuse.

Démons Agiles.

Les Sieurs S. André, et Magny.


V. ENTRÉE.

D’autres Démons viennent encore, et semblent assurer la Magicienne qu’ils n’oublieront rien pour son repos.

Autres Démons Sauteurs.

Les Sieurs Tutin, La Brodière, Pesan, et Bureau.

[page 10]


VI. ET DERNIERE ENTREE.

Mais à peine commence-t-elle à se rassurer, qu’elle voit paraître auprès de Roger, et de quelques Chevaliers de sa suite, la sage Mélisse sous la forme d’Atlas ; elle court aussitôt pour empêcher l’effet de son intention ; mais elle arrive trop tard : Mélisse a déjà mis au doigt de ce brave la fameuse bague qui détruit les enchantements : lors un coup de Tonnerre, suivi de plusieurs éclairs, marque la destruction du Palais, qui est aussitôt réduit en cendres par un Feu d’artifice, qui met fin à cette aventure, et aux divertissements de l’Île Enchantée.

Alcine. Madlle du Parc.
Mélisse. De Lorge.
Roger. M. Beauchamp.
Chevalier. Messieurs D’Heureux, Raynal, Du Pron, et Desbrosses.
Écuyer. Messieurs La Marre, Le Chantre, De Gan, et Mercier.

FIN.

[page 1]

LISTE DU DIVERTISSEMENT DE VERSAILLES, ET LES NOMS DE CEUX QUI Y SONT EMPLOYÉS.


PREMIERE JOURNEE.

Ce qui paraît de jour.

U:N HÉRAUT D’ARMES.

M. Des-Bardins.


Artagnan Page du Roi, accompagné de Gonvalin.
Page de Monsieur le Duc de S. Aignan, et de Ceton.
Page de Monsieur le Duc de Noailles.

[page 2]


Quatre Trompettes, et deux Timbaliers.

Trompettes.Beaulieu.La Marche.Orléans.La Fleur.
Timbaliers.Louis Desore.Saint Jean.


Un Maréchal de Camp.

Monsieur le Duc de S. Aignan. Guidon le Sauvage. Couleur blanc, et or, les galants incarnat et noir.


Huit Trompettes, et deux Timbaliers.

Trompettes.Rhodes. La Chapelle. Du Pré. La Salle. Léger. La Plaine. Champagne. Beaulis.
Timbaliers.Beaupré. Jolicoeur.


LE ROI, Représentant Roger.

Chef de la Quadrille, couleur de feu, or et argent.


Un Juge des Courses.

Monsieur le Duc de Noailles.Oger le Danois.
Couleur de feu, noir et argent.

[page 3]


Chevaliers, et leurs couleurs.

Monsieur le Duc. Roland.
Couleur de feu blanc et argent.


Monsieur le Duc de Guise. Aquilant le noir.
Couleur noir et or.


Monsieur le Comte d’Armagnac. Griffon le blanc.
Couleur argent et blanc.


Monsieur le Duc de Foix. Renaut.
Couleur incarnat, or et argent.


Monsieur le Duc de Coaslin. Dudon.
Couleur vert, blanc, et argent.


Monsieur le Comte de Lude. Astolphe.
Couleur incarnat, blanc, et argent.


Monsieur de Marsillac. Brandimart.
Couleur jaune, blanc, et argent.


Monsieur le Marquis de Villequiert. Richardet.
Couleur bleu, or et argent.

[page 4]


Monsieur le Marquis d’Humières. Ariodant.
Couleur de chair, blanc, et argent.


Monsieur le Marquis de la Vallière. Zerbin.
Couleur gris de Lin, blanc et argent.


APOLLON, sur un Char. La Grange.
LE TEMPS, menant le Char d’Apollon. Millet.

Les quatre Siècles.

Siècle d’Airain. Madlle de Brie.
Siècle d’Or. Madlle de Molière.
Siècle d’Argent. Hubert.
Siècle de Fer. Du Croisy.


Les douze Heures.

Souville. Magny.
Paysan. Mançeau.
La Marre. Joubert.
Pesan. Noblet.
De Lorge. Arnald.
De Gan. Desonets.

[page 5]


Les douze Signes du Zodiaques.

Beauchamp. Des-Airs le second.
D’Heureux. Du Pron.
Raynal. Mercier.
Des-Airs l’aîné. Balthasard.
Chicanneau. S. André.
Le Chantre. Des-Brosses.


Onze Pages vêtus de la couleur de leur Maîtres, dont ils portent la Lance, et l’Écu de leur Devise.

Blancas. De Monsieur le Duc.
D’arrac. De Monsieur de Guise.
De Forgues. De Monsieur d’Armagnac.
Mot-plaisir. De Monsieur le Duc de Foix.
Maslou. De Monsieur le Duc de Coaslin.
Combrou. De Monsieur le Comte du Lude.
La Borde. De Monsieur de Marsillac.
Héricour. De Monsieur de Soyecourt.
Mespas. De Monsieur de Villequiert.
Rimberlieu. De Monsieur d’Humières.
S. André. De Monsieur de la Vallière.

[page 6]


Vingt Pasteurs, Ouvriers portant la Barrière.

Petit. Paul.
Trouvain, le Charon. Giraut.
Maror, le Peintre. Le Maire.
Blaise. Maheu.
La Place. Tartaille.
Basin l’aîné. Rambure.
Basin le cadet. Dauphin.
Jean de Flandres. Antoine.
Lionnois. Jumel le Menuisier.
S. Paul. Jumel le Sculpteur.


Ce qui paraît de Nuit.

LE PRINTEMPS, monté sur un cheval d’Espagne.

Madlle du Parc.

Douze de sa suite.

L’Azur.
Lienard.
Coyrin. }Officiers du gobelet.
De Pille.
Jennesson.

Hurlot.
Contaut.}Grands Valets de pied.
Mongin.

[page 7]

Renaudin.
Joannet. }Petits Valets de pied.
Pierrot.
Le Noble.


L’ÉTÉ, monté sur un Éléphant.

Du Parc.
Douze de sa suite.

Guichon.
Cleiret.
Vendelle. }Officiers du gobelet.
La Boire.
Roseau.

La Rose.
Pernaut. }Grands Valets de pied.
La Chapelle.
Du Pré.

Courtille.
La Fleur. }Petits Valets de pied.
Arnauld.


L’AUTOMNE, montée sur un Chameau.

La Thorillière.
Douze de sa suite.

Fontenelle.
Iemarie.
Amiot.}Officiers du Gobelet.
Mettayer.
Bourru.

[page 8]

Langlois l’aîné.
Langloit le cadet. }Grands Valets de pied.
Boulanger.

La Jeunesse.
Lambelot.
Butin. }Petits Valets de pied.
Le Lièvre.


L’HIVER, monté sur un Ours.

Béjart.
Douze de sa suite.

Bigot.
Le Roi.
André. }Officiers du gobelet.
Laloin.
Breuet.

La Jeunesse.
Palluau. }Grands Valets de pied.
Verdelet.
Morisque.

Montigny.
Le Cocq. }Petits Valets de pied.
Chasteau neuf.

[page 9]


Trente-Quatre Concertants des quatre Saisons, tant Grands, que Petits Violons.
Grands Violons.

Du Manoir. Balus.
Leger. Bruslard dessus.
Favier. Bruslard basse.
Mazuel. Des-matins.
Joubert. Feugré.
Chaudron. Lespervier.
Du Pin. Des Noyers.
Bonard. Varin.
Artus. Camille.
La Croix. Broüard.

Petits Violons.

La Pierre. Le Roux le cadet.
Marchand. Broüart.
La Caisse. Bary.
Magny. Roullé.
Charlot. Le Grais.
Martineau. Heugé.
Le Roux l’aîné. La Rivière.


Quatorze Concertants de Pan, et de Diane.
Flûtes.

Piesche. Louis Hottere.
Descousteaux. Nicolas Hottere, ou le Roi.
Martin Hottere. Paisible.
Jean Hottere. Destouches.

[page 10]

Petits Violons.

Le Peintre. Alais.
Besson. Huguenet.
La Fontaine. Guenin.


Pan, et Diane dans une Machine.
Molière. Pan.
Madlle Béjart. Diane.

Vingt-huit de leur suite

Baudoüin.
Benoist.
Du Moustier.
Gaspard de Moüet. }Officiers de Bouche.
Irieux Margontier.
Jean Margontier.
Margontier Garde Vaisselle.

Suisses.

Catel. Bresler.
François Moussu. Elie.
Jacques Moussu. Pidou.
Turbau. Robbe.
Faure. Tours-Quintener.
Bailly. Victor Herck.
Jean Moran. Samusin.
Antoine Moran. Sudan.
Claude Brochet. Riemer.
Dominique Brochet. Humberk.


[page 11]
Dix-huit Pages de la Petite-Écurie, pour servir à Table les Dames.

Boquebec. Ste. Maure.
Sandricourt. Despaux.
Gassion. La Couderelle.
D’Herouval. Danucourt.
Bruslevert. Du Plessis.
Bitry. Brion.
Davigent. Caliavet.
Colambert. Angerville.
Loubie. Patrière.


Huit Officiers du Gobelet du Roi, et de la Reine, représentant les Plaisirs, les Jeux, les Ris, et les Délices, pour garder les quatre Tables des quatre Saisons, et décharger les Bassins que porteront les suites desdites quatre Saisons.
Mortier. Bigot le fils.
Francisque. De Briare.
Du Pille l’aîné. De Nier.
Du Pille le cadet. Ste. Fontaine le fils.


Messieurs les contrôleurs généraux.

Monsieur de la Marche Coquet. L’Abondance.
Monsieur Parfait Père. La Joie.
Monsieur Parfait Fils. La Propreté.
Monsieur Parfait Frère. La bonne-chère.


[page 12]
SECONDE JOURNÉE.

La Comédie de Molière, Musique et Entrée de Ballet.
L’AURORE.

Madlle Hilaire.


Quatre Valets de Chiens, qui doivent danser.

Estival. Blondel.
Dom. Mollière.


Six autres Valets de Chiens, qui doivent danser.

Paysan. Pesan.
S. André. Bonard.
Noblet. La Pierre.


Deux Ours.

Mercier. Vagnard.


Huit Paysans.

Paysan. Chicanneau.
Balthasard. Mançeau.
Noblet. Magny.
Bonard. La Pierre.


[page 13]
Un Satyre.

Estival.


Deux Pâtres.

Le Gros. Blondel.


Deux Bergères Héroïques.

Madlle La Barre. Madlle Hilaire.


Deux Bergers Héroïques.

Don. Estival.


Seize Faunes.

FLUTES.

Piesche. Louis Hottere.
Descousteaux. Jean Hottere.
Destouches. Nicolas Hottere, ou le Roi.
Martin Hottere. Paisible.

Petits Violons.

Marchand. Charlot.
La Caisse. Alais.
Besson. Huguenet.
Magny. La Fontaine.

[page 14]


Quatre Bergers, et quatre Bergères.

Bergers. Chicanneau.Du Pron. Noblet. La Pierre.
Bergères. Baltasar. Magny. Arnald. Bonard.


Concertant de l’Orchestre.

D’Anglebert. La Barre le Cadet.
Richard. Tissu.
Ittier. Le Moine.


Grands Violons.

Du Manoir. Artus.
Leger. La Croix.
Mazuel. Des-matins.
Favier. Feugré.
Chaudron. Du Pin.
Bruslard dessus. Lespervier.
Bruslard basse. Camille.
Broüard. Varin.
Joubert. Des Noyers.
Baslin.

Petits Violons.

Martineau. Le Grais.
Barry. Heugé.
Le Roux l’aîné. Le Peintre.
Le Roux le cadet. Guénin.
Broüart. La Rivière.
Roulé.

[page 15]


TROISIEME JOURNÉE.

Alcine sur une Machine, qui vient au bord de l’eau.

Madlle du Parc. Alcine.
Deux Nymphes de même.

Madlle de Brie. Célie.
Madlle Molière. Dircé.


Ballet du Palais d’Alcine.
PREMIERE ENTREE.

Quatre Géants, et quatre petits Garçons.

Vagnard.
Pesan. }Géants.
Mançeau.
Joubert.

Les deux petits Des-Airs.
Le petits Vagnard. }Petits Garçons.
Le petit Tutin.


DEUXIEME ENTRÉE.
Huit Maures.

D’Heureux. Le Chantre.
Beauchamp. De Gan.
Molière. Du Pron.
La Marre. Mercier.

[page 16]


TROISIÈME ENTRÉE.

Six Chevaliers, et six Monstres.

Chevaliers. Souville. Raynal. Des-Airs l’aîné. Des-Airs le second. De Lorge.Balthasard.
Monstres.Chicanneau. Noblet. Arnald. Desbrosses. Desonets. La Pierre.


IV. ENTRÉE.

Démons Agiles.

Tartas.
S. André.


V. ENTRÉE.

Autres Démons Sauteurs.

Tutin.
La Brodière.
Pelau.
Bureau.


[page 17]
VI. ET DERNIÈRE ENTRÉE.

Alcine, Mélisse, Roger.
Quatre Chevaliers, et quatre Écuyers.

Madlle du Parc. Alcine.
De Lorge. Melisse.
Beauchamp. Roger.

D’Heureux.
Raynal.
Du Pron. }Chevaliers.
Desbrosses.

La Marre.
Le Chantre.
De Gan. }Écuyers.
Mercier.


À un des côtés du Palais d’Alcine sur un Échaffaut, seront les Trompettes, et Timbales.
TROMPETTES.

Rhodes. Champagne.

La Chapelle. La Fleur.
Du Pré. Beaulieu.
La Salle. Orléans.
Léger. Beaulis.
La Plaine. La Marche.

[page 18]

QUATRE TIMBALES.

Beaupré. Louis d’Escre.
Jolicoeur. Saint Jean.


À l’autre côté sur trois autres échafauts seront Grands Violons, Petits Violons, et les Fluttes.
GRANDS VIOLONS.

Du Manoir. Bruslard basse.
Leger. Bonard.
Mazuel. Artus.
Favier. Broüard.
Joubert. Feugré.
Du Pin. La Croix.
Chaudron. Balus.
Des Noyers. Des-matins.
Varin. Lespervier.
Bruslard dessus. Camille.

PETITS VIOLONS.

Marchand. Le Grais.
La Caisse. Heugé.
Magny. Le Peintre.
Charlot. La Rivière.
Martineau. Besson.
Barry. Alais.
Le Roux l’aîné. La Fontaine.
Le Roux le cadet. Huguenet.
Broüart. Guénin.
Roullé.

[page 19]

FLUTES.

Piesche. Louis Hottere.
Descousteaux. Jean Hottere.
Destouches. Nicolas Hottere, ou le Roi.
Martin Hottere. Paisible.

FIN.

(Texte saisi par David Chataignier à partir de l'exemplaire RES-YF-1613 conservé à la Réserve de la Bibliothèque nationale de France numérisé sur Gallica sous la cote NUMM-71691)




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