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Les Français ont quelque chose en eux de poli


"Qu'en dites-vous ? Ce gentilhomme me paraît le plus civil du monde ; et l'on doit demeurer d'accord, que les Français ont quelque chose, en eux, de poli, de galant, que n'ont point les autres nations."
Le Sicilien, sc. XIII

L'idée se trouve également dans les Entretiens d'Ariste et d'Eugène (1671) du P. Bouhours :

J'avoue, interrompit Ariste, que les beaux esprits sont un peu plus rares dans les pays froids [...] Ce n'est pas que je veuille dire, ajouta-t-il, que tous les Septentrionaux soient bêtes ; il y a de l'esprit et de la science en Allemagne comme ailleurs : mais enfin on n'y connaît point notre bel esprit, ni cette belle science qui ne s'apprend point au collège, et dont la politesse fait la principale partie : ou si cette belle science et ce bel esprit y sont connus, ce n'est seulement que comme des étrangers, dont on n'entend point la langue, et avec qui on ne fait point d'habitude. Je ne sais même si les beaux esprits espagnols et italiens sont de la nature des nôtres : ils en ont bien quelques qualités et quelques traits ; mais je doute un peu qu'ils leur ressemblent tout à fait, et qu'ils aient précisément le caractère que vous avez établi. Car enfin ce caractère est si propre à notre nation, qu'il est presque impossible de le trouver hors de France : soit que cela vienne en partie de la température du climat ; soit que notre humeur y contribue quelque chose ; soit enfin que ce soit l'étoile de la nation française d'avoir précisément ce beau tour d'esprit, que les autres peuples n'ont pas.
("Le Bel Esprit", Entretiens d'Ariste et d'Eugène, 1671, p. 223-224)

Voir aussi :




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