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Le sec entretien


"Le pauvre esprit de femme, et le sec entretien !
Lorsqu’elle vient me voir, je souffre le martyre ;
Il faut suer sans cesse à chercher que lui dire ;
Et la stérilité de son expression
Fait mourir à tous coups la conversation."
Le Misanthrope, II, 4, v. 604-608

Dans la quatrième partie (1658) de la Clélie des Scudéry, une conversation était consacrée aux défauts de "ceux qui parlent trop ou trop peu" :

Pour moi, ajouta-t-elle en riant, j’aimerais autant avoir soin d’entretenir le feu sacré des Vestales, que d’avoir à entretenir ces gens qui ne fournissent rien à la conversation, à qui il faut toujours dire choses nouvelles, qui sont même ennemis des longues paroles, qui ne disent presque jamais que oui, et non, et qui même pour s’épargner quelquefois la peine de prononcer une syllabe, font un petit signe de tête pour témoigner qu’ils vous entendent.
― Tout de bon, poursuivit Plotine, je ne sais rien de plus ennuyeux que cette espèce de profond silence, qui revient de moment en moment, entre deux personnes, dont il y en a une qui parle trop peu. Le silence en toute autre occasion a quelque chose de doux, mais en celle-là il importune, et n’y a point de bruit si fâcheux qui ne me plaise davantage.
(IV, 2, p. 641)

Voir également "un parleur étrange".




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