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Le poumon


"Ce sont tous des ignorants, c'est du poumon que vous êtes malade.- Du poumon? - Oui. Que sentez-vous? - Je sens de temps en temps des douleurs de tête. - Justement, le poumon. - Il me semble parfois que j'ai un voile devant les yeux. .- Le poumon. - J'ai quelquefois des maux de cœur. - Le poumon. - Je sens parfois des lassitudes par tous les membres. - Le poumon. - Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c'était des coliques. - Le poumon. Vous avez appétit à ce que vous mangez? - Oui, Monsieur. - Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin? - Oui, Monsieur. - Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir? - Oui, Monsieur. - Le poumon, le poumon, vous dis-je. "
Le Malade imaginaire, III, 10

A la fin de son traité De pulmonibus (1661), rédigé à partir d'observations anatomiques nouvelles, Marcello Malpighi conclut que

His usibus possem alium aeque necessarium addere pulmones fabrefactos esse a natura veluti sanguineum penu, ut continuo per vices suppeditent sanguinem cordi, ab eo in universum perpetuo circuitu impulsus, et vitam et morbum omninus impertiatur [...] praxis etiam hoc idem comprobat, obstructis namque pulmonum vasis, vel auriculis pulsus inaequalitas primo emergit et tandem mors; et tanta dignitate pollent ad vitam in animantibus pulmones, ut perpetuo hoc verum sit, morbos utplurimum, vel ab ipsis pulmonibus, vel tandem in ipsos desinere
(éd. des Opera omnia de 1686, p. 139)




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