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Laissons, laissons parler mon chagrin et le vôtre


Il est des maux, ma sœur, que le silence aigrit;
Laissons, laissons parler mon chagrin et le vôtre,
Et de nos cœurs l'un à l'autre
Exhalons le cuisant dépit.
Psyché, acte I, scène 1, vv. 170-173.

Molière développe la jalousie des deux sœurs telle qu'elle s'exprime chez Apulée, (L'Ane d'or), au moment où elles découvrent la bonne fortune de Psyché heureusement mariée:

Quo protenus perpetrato sorores egregiae domum redeuntes iamque gliscentis inuidiae felle fraglantes multa secum sermonibus mutuis perstrepebant. Sic denique infit altera
(V, 9)

Ainsi ces deux bonnes sœurs retournent en leurs maisons ; et déjà brûlaient de l’envie qui se glissait en leurs poitrines, s’entredisaient mutuellement plusieurs choses l’une à l’autre.
(traduction Jean de Montlyard, édition de 1648, p.137)

Calderòn ouvre sa comedia de Ni Amor se libra de amor (1640) sur une scène de dépit des deux sœurs qui envient le culte que rend la foule à Psyché:

TOUS
Nos hommages à Psyché n’ôtent rien à ce respect.

LES MUSICIENS
Puisque Vénus jalouse sa beauté, Psyché est la déesse de la beauté.

ASTREA
Je meurs de jalousie, Selesina, en voyant Psyché s’attirer ainsi l’amour de tous.

SELESINA
S’il faut dire ici la vérité, ce sentiment est aussi le mien, Astrea.

TOUS
Accompagnons-la jusqu’au palais, en chantant et en jouant de nos instruments.
(éd. 1687, Ière journée, traduction Antoine de Latour, G. Charpentier, 1879, [scène 8])




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