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La folle


"-[...] Ce n'est pas d'aujourd'hui que je vous aime, et que je brûle de me voir votre mari. Je ne suis venu ici que pour cela [...]. -C'est me donner des marques d'un amour bien tendre, et j'y suis sensible autant que je puis. - Oh! la folle! Oh! la folle! Oh! la folle!"
L'Amour médecin, III, 6

La nouvelle du Palais d'Angélie de Charles Sorel contient une scène similaire ; Olynthe, souffrante, demande à épouser Léonil, son amant déguisé en médecin. Comme dans la scène de L'Amour médecin, le père interprète ces paroles comme un symptôme de folie :

Elle jeta la vue sur Léonil et, l'ayant considéré, se prit à sourire, en lui faisant un petit signe de la tête et lui disant, parce qu'elle le reconnaissait, encore qu'il eût changé d'habit : "Vous avez bien fait de me venir visiter, car je m’en allais mourir sans cela". Ensuite de ces paroles, elle en ajouta d’autres, qui témoignaient le contentement qu’elle avait, et quelquefois elle disait à son père : "C’est à cestuy-ci que je veux être mariée, c’est mon bon ami". Théliaste, croyant qu’il n’en était pas besoin et qu’elles n’avaient pas plus de raison que les autres qu’elle avait auparavant dites, priait seulement Léonil de considérer celle qui les proférait, et de donner son jugement sur sa maladie.
(Le Palais d'Angélie, Paris, T. du Bray, 1622, p. 450-451)




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