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La faveur de mon art


"Tous deux ont recherché mon assistance, et je leur promets à tous deux la faveur de mon art; mais les présents du prince Iphicrate, et les promesses qu'il m'a faites, l'emportent de beaucoup sur tout ce qu'a pu faire l'autre. Ainsi ce sera lui qui recevra les effets favorables de tous les ressorts que je fais jouer; et comme son ambition me devra toute chose, voilà mon fils notre fortune faite."
Les Amants magnifiques, IV, 5

L'archétype de l'astrologue malhonnête qui fabrique de fausses prédictions à des fins vénales est l'Albumazar napolitain inventé par Giambattista Dalla Porta dans L'Astrologo (1606):

ALBUMAZAR.
Appena giunsi qui in Napoli, che fui richiesto da uno certo Pandolfo, vecchio ricco di danari e mobili di casa, che sta innamorato; ché se l'etá gli scema il cervello, l'amor gli lo toglie in tutto. E quello che importa, è che dá credito alla astrologia e alla negromanzia: che si può dire piú? ché se fosse uno Salomone, il dar credito a queste sciocchezze bastarebbe a farlo la maggiore bestia del mondo. Mirate fin dove giunge la umana curiositá o per dir meglio asinitá! Or io facendo dell'astrologo che partecipa un poco del negromante, che pizzica dell'alchimista e del far molini, con l'aiuto de' miei cari compagni spero lasciare memorabili segni della nostra pratica in casa sua, né dubito punto della riuscita.

RONCA.
Quei danari e quelle tapezzarie saranno a noi acutissimi incitamenti ad esser piú destri e piú scaltri e piú solleciti che mai.

ALBUMAZAR.
Giá da' vostri ladri cenni, furbeschi atti e muti zerghi conosco il pensiero che si ravoglie nel cuore: state attenti a' miei pronostichi e fateli riuscir veri. Avisatemi di quello che intendete; ché, acquistata che avremo la credenza appresso lui, li faremo la casa piú netta e lucida di uno specchio.
(I,1)

La vénalité des faiseurs de prédiction est rappelée par La Mothe le Vayer dans son petit traité "Des Oracles" (1659):

Car les présents n'étant plus envoyés, les hécatombes et autres sacrifices ne se faisant plus, et les profits que ces lieux de divinination tiraient des étrangers qui les fréquentaient manquant, ce n'est pas merveille que selon le train le plus commun des choses du monde, tous ces mystères d'oracles et de prophéties aient aussi cessé. […] Tous ceux qui font le métier de deviner, ou de prophétiser, aiment l'argent.
(Edition des Œuvres de 1756, t. VII, 1, p. 169)




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