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La belle saison de l'homme


"Qu'est-ce que cela, soixante ans? Voilà bien de quoi! C'est la fleur de l'âge cela; et vous entrez maintenant dans la belle saison de l'homme. "
L'Avare, II, 5

L'idée selon laquelle une longue vie constitue un véritable privilège est un lieu commun qu'on retrouve, par exemple,


(1)

A la vérité il s'en remarque peu qui se puissent vanter comme Gorgias Leontin, de ne trouver rien dans une extrême vieillesse de plus de cent ans telle qu'était la sienne, dont ils aient le moindre sujet de se plaindre. Celle de Moïse était aussi fort singulière, de qui les dents n'étaient pas seulement ébranlées, ni la vue tant soit peu diminuée, à l'âge de six-vingts ans auquel il mourut. Mais quoique ces bénédictions qui regardent principalement le corps soient très rares, d'autant que peu de personnes reçoivent le privilège d'une si longue vie, la vieillesse ordinaire qui ne passe guère quatre-vingts ans a tant d'autres avantages spirituels et incorruptibles, qu'à mon avis ceux qui son attachés à la matière ne méritent presque pas être considérés. Et néanmoins elle a de ce côté-là même de quoi se contenter[...]
(Oeuvres, éd. de 1756, II,2, p. 281-282.)

(2)

Je voudrais de même être utile à ceux qui sont bien nés, lesquels se fondant sur leur bonne disposition vivent désordonnément; d'où vient qu'étant parvenus l'âge de soixante ans ou environ ils sont attaqués de diverses maladies et douleurs [...]qui ne leur arriveraient pas s'ils embrassaient la sobriété, et au lieu qu'il en meurt beaucoup avant l'âge de quatre-vingts ans, ils vivraient pour la plupart jusqu'à cent [...]
(Trois discours nouveaux et curieux de Louis Cornaro, noble Vénitien, dans lesquels il enseigne le régime de vivre très faciles à toutes personnes, par le moyen duquel il a vécu sain et robuste de corps et d'esprit jusqu'à l'âge de cent ans [...], Paris, Gervais Clousier, 1647, p. 8)




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