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La barbe


"Voilà un médecin qui a la barbe bien jeune.- La science ne se mesure pas à la barbe; et ce n'est pas par le menton qu'il est habile."
L'Amour médecin, III, 5

"Tenez, Monsieur, quand il n'y aurait que votre barbe, c'est déjà beaucoup, et la barbe fait plus de la moitié d'un médecin."
Le Malade imaginaire, III, 14

La barbe du médecin est un sujet de plaisanterie traditionnel.

On le retrouve par exemple :


(1)

Un personnage déplore que le faux médecin n'ait pas vraiment l'air d'un médecin :

Aunque breve de persona,
sin autoridad de barba
y la edad no muy dotora,
suple lo limpio y pulido
las letras, que seran pocas,
de quien en lugar de textos
gasta el estipendio en ropa.
-No dan las ciencias los años,
ni es tanta la que le sobra
(v. 1750-1756)

(2)

Son abord, il est vrai, soulagea mes douleurs :
Voyant son habit long fait d'un damas à fleurs,
(Hormis son long manteau fait de simple étamine)
Une barbe en trapèze allant sur sa poitrine,
Sur sa tête pointue un ample et vieux castor
Faisant une gouttière en l'un et l'autre bord.
(p. 18)

(3)

Je vis entrer plusieurs médecins chevauchant des mules couvertes de housses si amples et si longues qu’il semblait que ce fût des remembrances ou représentations de tombeaux que l’on met aux églises, qui eussent des oreilles. Le train de ces bêtes était interrompu et inégal, tantôt il était paresseux et tantôt diligent. Les tours des yeux de ces messieurs les docteurs étaient tout ridés et tout froncés à force de se renfrogner en regardant les urines et les bassins puants des malades. Leurs faces étaient couvertes de grosses barbasses et leurs bouches étaient si fort enfoncées dans ce crin mal peigné qu’à grand peine un bras bien long y eût su atteindre.
(Les Œuvres de Don Francisco Vilegas, 1647, « Vision seconde : De la mort », p. 23)




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