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L'union conjugale

"en venir de but en blanc à l'union conjugale, ne faire l'amour qu'en faisant le contrat de mariage !"

Les Précieuses ridicules, sc. IV.

L'expression "union conjugale" est attribuée, dans les cercles mondains, aux tenants des positions traditionnelles sur le mariage. Le "sage Parthénoïde" de La Précieuse (1656-1658) de l'abbé de Pure évoque en ces termes l'impossibilité de faire un mari d'un amant :

Vous ne pouvez pas l'avoir pour mari ; la foi et l'honneur vous mettent dans l'impuissance de le placer dans votre sein, de le recevoir pour votre époux, de lui permettre ces douceurs et ces libertés de l'union conjugale.

(éd. Magne, Paris, Droz, 1938, t. I, p. 297)

Les négociations autour du "contrat de mariage" sont dénoncées au Livre VI, 3 du Grand Cyrus (1649-1653) des Scudéry :

Rien de plus ridicule que ces galanteries de famille qui se font à la vue de tout le monde. Car enfin, pour faire que la galanterie produise de jolies choses, il faut que celui qui la fait aime seulement pour aimer, sans songer d'abord s'il épousera ou s'il n'épousera pas, car, lorsque la pensée du mariage naît au coeur d'un amant en même temps que sa passion, je soutiens qu'il est moins galant qu'un autre.

(p. 4115).

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