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L'air de la cour
- "Le Ciel ne m'a point fait, en me donnant le jour,
- Une âme compatible avec l'air de la cour."
- Le Misanthrope, III, 5, v. 1083-1084
- "L'approche de l'air de la cour a donné à son ridicule de nouveaux agréments, et sa sottise tous les jours ne fait que croître et embellir."
- La Comtesse d'Escarbagnas, scène 1.
La notion d'"air de la cour" est un lieu commun qu'on retrouve, entre autres,
- dans Le Courtisan désabusé (1658) de De Bourdonné (1)
- dans la Prédication évangélique de Bossuet (2)
- dans les Réflexions sur la Miséricorde de Dieu (1680) de Mme de La Vallière (3).
(1)
- La cour est comme l’assemblage et l’abrégé de tout ce qu’il y a de plus éclatant et de plus illustre dans le monde. Les esprits les moins brillants y conçoivent un certain feu qui consume la rudesse de la naissance. Son air adoucit ce qu’on a contracté de sauvage et de rude en respirant l’air des provinces. La nature y change de nature : on y devient subtil, adroit, poli, spirituel, comme si la présence du souverain infusait ces qualités à ceux qui ont l’honneur de l’approcher.
- (De Bourdonné, Le Courtisan désabusé, Paris, A. Vitré, 1658, Chap. XXVI : « de la cour », pp. 138-139)
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(2)
- Si vous demandez à Tertullien ce qu’il craint pour nous dans cette école : "tout, vous répondra ce grand homme, jusqu’à l’air, qui est infecté par tant de mauvais discours, par tant de maximes corrompues : ipsumque aerem, scelestis vocibus constupratum".
- (Bossuet, Prédication évangélique, IV, 179) (1)
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(3)
- La Cour étant un air si contagieux, quel peut donc être le secret de n’y pas périr ? Messieurs, si vous voulez que je m’explique sincèrement, je n’en sais guère que celui de n’y pas demeurer.
- (V. La Vallière, Réflexions sur la Miséricorde de Dieu, 1680, éd. Clément, t. II, p. 72) (2)
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