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L'air de la cour


"Le Ciel ne m'a point fait, en me donnant le jour,
Une âme compatible avec l'air de la cour."
Le Misanthrope, III, 5, v. 1083-1084

"L'approche de l'air de la cour a donné à son ridicule de nouveaux agréments, et sa sottise tous les jours ne fait que croître et embellir."
La Comtesse d'Escarbagnas, scène 1.

La notion d'"air de la cour" est un lieu commun qu'on retrouve, entre autres,


(1)

La cour est comme l’assemblage et l’abrégé de tout ce qu’il y a de plus éclatant et de plus illustre dans le monde. Les esprits les moins brillants y conçoivent un certain feu qui consume la rudesse de la naissance. Son air adoucit ce qu’on a contracté de sauvage et de rude en respirant l’air des provinces. La nature y change de nature : on y devient subtil, adroit, poli, spirituel, comme si la présence du souverain infusait ces qualités à ceux qui ont l’honneur de l’approcher.
(De Bourdonné, Le Courtisan désabusé, Paris, A. Vitré, 1658, Chap. XXVI : « de la cour », pp. 138-139)

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(2)

Si vous demandez à Tertullien ce qu’il craint pour nous dans cette école : "tout, vous répondra ce grand homme, jusqu’à l’air, qui est infecté par tant de mauvais discours, par tant de maximes corrompues : ipsumque aerem, scelestis vocibus constupratum".
(Bossuet, Prédication évangélique, IV, 179) (1)

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(3)

La Cour étant un air si contagieux, quel peut donc être le secret de n’y pas périr ? Messieurs, si vous voulez que je m’explique sincèrement, je n’en sais guère que celui de n’y pas demeurer.
(V. La Vallière, Réflexions sur la Miséricorde de Dieu, 1680, éd. Clément, t. II, p. 72) (2)




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