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L'absence de ce qu'on aime


"L'absence de ce qu'on aime,
Quelque peu qu'elle dure, a toujours trop duré. [...]
Lorsque l'on aime comme il faut,
Le moindre éloignement nous tue;
Et ce dont on chérit la vue,
Ne revient jamais assez tôt."
Amphitryon, II, 2, v. 866-875

L'idée est formulée dans les nombreux textes qui examinent les questions d'amour de l'absence.

Entre autres,

Une histoire de la troisième partie d'Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653) des Scudéry narrait les souffrances qu'éprouve l'amant éloigné de la femme qu'il aime ("Histoire des amants infortunés : l'amant absent)


1)
Si l'absence est la véritable pierre de touche de l'amour ou s'il y a quelque chose de plus sûr pour le faire reconnaître ?
Réponse

L'absence dans la solitude n'est pas une forte épreuve pour l'Amour, mais être absent de ce que l'on aime, vivre dans le grand monde et dans l'éclat, et y avoir l'attachement d'un fort honnête homme ; c'est là la véritable pierre de touche de l'Amour.

[...]

Si l'on peut dire au vrai et hors de la poésie
L'absence ni le temps ne me sauraient guérir :
Et l'absence ne peut rien sur une âme fidèle?

R. Il est de certaines absences sans espoir de retour et sans aucun commerce, qui font qu'à la fin on oublie l'objet aimé comme l'on se console de la mort des personnes qui nous ont été les plus chères : mais en cas de Lettres, ou qu'on ait quelque sorte espérance de revoir ce qu'on aime : je crois que l'absence ne peut rien sur un âme fidèle.

("De l'absence en amour", p. 88)




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