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Jeter nos rubans


"Il vient nous sermonner avec des yeux farouches,
Et jeter nos rubans, notre rouge, et nos mouches."
Le Tartuffe, I, 2 (v. 203-204)

Lucrèce, une des héroïnes du Roman bourgeois (1666) de Furetière, adopte un comportement semblable après sa conversion :

Ses romans étaient convertis en livres spirituels ; elle ne lisait que des soliloques et des méditations ; enfin sa sainteté en était déjà venue aux apparitions et, pour peu qu'elle se fût accrue, elle fût arrivée aux extases. Elle déclama même (ô prodige), contre les mouches, contre les rubans et contre les cheveux bouclés et par modestie elle devint tellement négligée qu'elle ne s'habillait presque plus.
(Livre premier)

Dans la Première Partie des Contes (1665) de La Fontaine, une ballade met en scène un personnage de prude hypocrite, qui condamne les romans au profit de la littérature religieuse :

Hier je mis chez Cloris en train de discourir
Sur le fait des romans Alizon la sucrée.
"N'est-ce pas grand pitié, dit-elle, de souffrir
Que l'on méprise ainsi la Légende dorée,
Tandis que les romans sont si chère denrée ?"




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