Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Je tâche à contenter ses voeux


"Mes soins pour Léonor ont suivi ces maximes,
Des moindres libertés je n’ai point fait des crimes,
À ses jeunes désirs j’ai toujours consenti,
Et je ne m’en suis point, grâce au Ciel, repenti ;
J’ai souffert qu’elle ait vu les belles compagnies,
Les divertissements, les bals, les comédies ; [...]
Elle aime à dépenser en habits, linge, et nœuds,
Que voulez-vous, je tâche à contenter ses vœux,"
L'Ecole des maris, I, 2 (v. 181-194)

Qu'à sa femme il soit complaisant,
Que jamais il ne la soupçonne
D'avoir intrigue avec personne.
Qu'elle aille librement au cours,
Qu'elle y fasse cent mille tours,
Et qu'il ne soit jamais en peine
D'approfondir ce qui l'y mène.
Que les messieurs à cheveux blonds
La régalent de violons
Sans qu'il aille se mettre en tête
Que pour elle se fait la fête.
Qu'au bal on lui serre la main,
Qu'elle y soit jusqu'au lendemain
Pour se coucher avec l'aurore
Je veux qu'il dorme et qu'il l'ignore.
S'il vient par hasard un poulet,
Qu'il le prenne pour un billet
De quelque tante ou quelque amie
D'exemplaire et pieuse vie,
Qui la veut mener servir Dieu
En quelque dévot et saint lieu.
Je veux qu'enfin cet homme sage
Ne conçoive jamais d'ombrage,
Et qu'avecque facilité
Il tourne tout du bon côté.
(p. 34-35)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs