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Je suis revenue de toutes mes folles pensées


"Je suis revenue, grâces au Ciel, de toutes mes folles pensées, ma retraite est résolue, et je ne demande qu'assez de vie pour pouvoir expier la faute que j'ai faite, et mériter par une austère pénitence le pardon de l'aveuglement où m'ont plongée les transports d'une passion condamnable."
Don Juan ou le Festin de pierre, IV, 6

L'expression est utilisée dans la cinquième des Lettres portugaises (1669) :

Vous faisiez tout ce qu' il fallait pour me donner de l'amour ; mais je suis, enfin, revenue de cet enchantement.
(p. 178)

La résipiscence d'Elvire correspond celle de sainte Madeleine, telle que Senault la décrit dans son sermon XVIII, « Sur sainte Madeleine » (voir également "une grâce touchante") :

C’est, mes sœurs, cette vertu toute d’affliction et d’amertume, que nous appelons vertu de pénitence, qui, naissant en nous de l’amour de Dieu et du déplaisir que nous ressentons de lui avoir déplu dans les excès d’une vie criminelle, est un mouvement qui nous porte à les haïr, et une science qui nous apprend à nous en punir nous-mêmes, à les purifier dans l’eau de nos larmes.
(Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés publiés par l'abbé Migne, 1844-1866,, t. VI, p. 678)

L'héroïne de la Maddalena lasciva e penitente (1652) de Giovan Battista Andreini déplorait sa vie passée dans des termes analogues :

Addio gioie, addio vanti
lussi e diletti addio,
addio, per sempre addio.
Addio schiere fallaci
di pensier vani e di lascivi amori ;
la seguace d'amanti,
la fugace d'onori,
la superba, la vana,
la peccatrice è convertita alfine.
[...]
Che Maddalena io sia
folle è ben chi lo stima
Maddalena già fu colei che a Dio
visse errando contraria
;fabbricando nell'aria
a se stessa ruine.
(III, 3, p. 112)




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