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Je les tiens un peu intéressés


"Vous êtes ma nièce: vous, ma voisine, et vous, mes compères et mes amis: je vous prie de me conseiller tout ce que je dois faire. [...] Tous ces conseils sont admirables assurément: mais je les tiens un peu intéressés, et trouve que vous me conseillez fort bien pour vous."
L'Amour médecin, I, 1

Les limites que l'intérêt impose à l'amitié avaient été mises en évidence

Voir aussi le Misanthrope: "l'amitié demande un peu plus de mystère".


(1)

Certes, si chacun de nous veut parler en conscience, après s'être fondé là-dessus, il avouera, je m'assure, que les plus pures affections ne sont pas exemptes d'un certain mélange d'intérêt. Un tel est votre plus grand ami, mais dites la vérité, ne le considérez-vous pas avec ses richesses? Ne songez-vous pas que comme magistrat il vous peut assister, ou qu'étant homme qui sait plus que vous, il vous peut rendre quelque service? Si ainsi est, comme vous ne sauriez le nier dans le tribunal où je vous somme de me répondre, ce n'est plus votre ami que vous affectionnez ; à le bien prendre, ce n'est pas tant à cause de lui, que pour l'amour de vous-même.
(éd. des Oeuvres de 1756, II, p. 139)

(2)

en une occasion assez importante, lorsque j'étais à la cour de Polycrate, je trouvai que j'avais un nombre infini de faux ou de faibles amis, et que j'en avais très peu que je pusse compter pour bons. - Cela est ainsi en tous lieux, reprit Amilcar, mais pour agir prudemment, il faut ne se fier à leur amitié qu'autant que leur intérêt, ou leur plaisir, ou leur gloire, les attache à vous [...].
(V, 1, p. 487)

(3)

Personne n'a nié que comme ceux qui ont le plus de serviteurs ne sont pas souvent les mieux servis ; ceux aussi qui ont le plus d'amis, ne sont pas les mieux assistés au besoin.
(p. 58)




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