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J'ai tort, je le confesse


"Oui, vous pouvez tout dire,
Vous en êtes en droit, lorsque vous vous plaindrez,
Et de me reprocher tout ce que vous voudrez.
J'ai tort, je le confesse, et mon âme confuse
Ne cherche à vous payer, d'aucune vaine excuse :
J'ai des autres, ici, méprisé le courroux,
Mais je tombe d'accord de mon crime envers vous.
Votre ressentiment, sans doute, est raisonnable,
Je sais combien je dois vous paraître coupable"
Le Misanthrope, V, 4, v. 1736-1744

Célimène agit ici conformément à l'éthique prônée dans les questions d'amour contemporaines :

Si dans un éclaircissement il est naturel à l'offenseur de dire qu'il a tort même par une action difficile à interpréter ?
- Il est naturel et raisonnable à l'offenseur d'avouer son crime, l'amour est toujours de bonne foi, et l'on ne peut autrement effacer tous les scrupules qui resteraient en l'âme de l'offensé : l'aveu respectueux d'une faute la fait bien plutôt pardonner que l'opiniâtre discussion du tort, qui souvent ne fait que gendarmer les esprits et réveiller le ressentiment.
(Charles Jaulnay, Questions d'amour ou conversations galantes dédiées aux belles, p. 114)




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