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Iris


"C'est trop longtemps, Iris, me mettre à la torture,
Et si je suis vos lois, je les blâme tout bas,
De me forcer à taire un tourment que j'endure
Pour déclarer un mal que je ne ressens pas.

Faut-il que vos beaux yeux à qui je rends les armes,
Veuillent se divertir de mes tristes soupirs,
Et n'est-ce pas assez de souffrir pour vos charmes,
Sans me faire souffrir encor pour vos plaisirs?

C’en est trop à la fois, que ce double martyre,
Et ce qu’il me faut taire, et ce qu’il me faut dire,
Exerce sur mon cœur pareille cruauté.

L’amour le met en feu, la contrainte le tue,
Et si par la pitié vous n’êtes combattue,
Je meurs, et de la feinte, et de la vérité."

La Comtesse d'Escarbagnas, sc. 1.

A la fin de la première lettre du Portefeuille (1674) de Mme de Villedieu (Mlle Desjardins), l'épistolier adresse lui aussi, dans des circonstances similaires, un sonnet à Iris (p. 11)




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