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Ils se cognent


"Pendant qu'il va lui parler d'un côté, Colin va de l'autre [...] Comme ils se vont tous deux chercher, l'un passe d'un côté et l'autre de l'autre[...] Ils se cognent.
Georges Dandin, III, 4

Le jeu de scène de quiproquo nocturne, donnant lieu à des tâtonnements et des heurts, avait déjà été mise en oeuvre par la troupe de Molière, dans la comédie de L'Embarras de Godard ou l'Accouchée (1667) de Donneau de Visé, jouée dix-huit fois entre 1667 et 1668 :

Paquette et Picard traversent le théâtre à tâtons et vont à une porte vis-à-vis de celle d'où Picard est sorti, et se heurtent contre l'Angevin et Torine qui en sortent avec précipitation.
(sc. III, p. 11)

On le retrouve également dans Les Brouilleries nocturnes de Nanteuil, comédie dont le texte est publié à Bruxelles en 1669 :

En cet endroit en marchant, il touche les uns et les autres, dont il est battu, ce qui fait un jeu de théâtre fort joli et qui ne s'est point encore vu sur la scène française. Trapolin donne à Moron un coup de son petit cotteau d’Arlequin sur les doigts
[...]
En cet endroit, il passe la main tout doucement sur l’épée d’Acante sans qu’il le puisse sentir et, comme il veut se retirer, Trapolin lui donne, sans y songer, de son petit cotteau sur le derrière, ce qui cause une frayeur bien grande à Trapolin de sentir quelqu’un sur ses pas, et à Moron de se sentir frapper.
(II, 3)

(voir également "il prend Georges Dandin pour Claudine" et "il vient en courant et fait tomber Harpagon")




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