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Ils ne censurent point


"Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître.
[...]Ils ne censurent point toutes nos actions,
Ils trouvent trop d'orgueil dans ces corrections."
Le Tartuffe, I, 5, v. 380-390

La "censure d'autrui" est condamnée

Ils pervertissent tout ordre et brouillent tout, confondant la prud'homie, la religion, la grâce de Dieu (comme a été dit ci-dessus), dont ils n'ont ni vraie prud'homie ni vraie religion, ni par conséquent la grâce de Dieu, comme ils pensent, gens tant contents d'eux-mêmes, et si prompts à censurer et condamner les autres, qui confidunt in se et aspernantur alios
(II, 5)

Si la Cour est dévote, qu'il se prenne garde des petits collets; la faiblesse de ces gens-là n'est pas moins à craindre que la malice des autres. Ce sont d'ordinaire des esprits chimériques qui pensent avoir droit de juger tout le monde, quand ils ont dit deux fois leur chapelet, et qui s'imaginant se rendre agréables à Dieu en réformant les mœurs, décrient les plus honnêtes gens sur le premier rapport qu'un cagot leur a fait. Ceci n'a pas besoin de preuve, il y a peu d'hommes qui n'en aient quelque expérience ; la meilleure précaution est d'être retenu dans ses discours, n'avoir point une probité feinte et affectée, se persuader fortement qu'il est plus utile d'être réellement homme de bien, que de n'en avoir que les apparences.
(p. 74-75)




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