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Il demande de l'argent


"SGANARELLE, tendant la main, comme pour recevoir de l'argent.- Que voulez-vous que j'y fasse? [...] tendant toujours la main, et la branlant, comme pour signe qu'il demande de l'argent.- Venons au fait, mon ami, venons au fait."
Le Médecin malgré lui, III, 2

Dans son Apologie pour les médecins (1663) , Charles Lussauld répond à un détracteur, qui reproche aux médecins d'exiger des honoraires, même des plus pauvres :

Il dit donc d’un air moins sérieux qu’il ne faudrait qu’un médecin entre dans la boutique d’un apothicaire, y griffonne l’ordonnance d’une saignée ou d’un lavement en caractères hiéroglyphiques, qu’il n’y a que l ‘apothicaire qui l’entende, et prend un demi-teston d’un pauvre paysan.
[...]
C’est avec aussi peu de justice qu’il reproche aux médecins la reconnaissance qu’ils prennent des gens de basse condition qui les emploient. Qu’y a-t-il en cela qui répugne à la qualité d’un habile médecin, quoique philosophe ? […] Il faut véritablement faire des actions de charité, l’humanité seule nous enseigne que nous devons compatir à la misère de nos semblables et l’adoucir, lorsque l’occasion s’en présente. Mais je maintiens qu’il n’y a point de gens de quelque profession que ce soit qui le fassent plus que les médecins. Ce qui n’empêchent pourtant point qu’ils ne doivent recevoir les marques de gratitude qu’on leur offre, quand ce ne serait que pour la considération du malade, qui croira par ce moyen que le médecin n’aura rien négligé, puisqu’il ne dédaigne pas ce qu’il lui présente, quoi que de peu de valeur.
(p. 179)




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