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Huit pêcheurs de corail


« Huit Pêcheurs sortent du fond de la Mer avec des nacres de Perles, et des branches de Corail, et après une Danse agréable vont se placer chacun sur un Rocher au dessous d’un Fleuve. »
Les Amants magnifiques, premier intermède.

Les pêcheurs de corail font partie de la suite de Thétis dans Le Ballet des Noces de Pélée et de Thétis dansé par le Roi en 1654 :

Thétis. Neptune. Chœur de Sirènes, et de Tritons. Chœur muet de Pêcheurs de Corail.
Thétis paraît sur une grande Coquille conduite par un Demi-dieu Marin, et toute environnée d’une belle troupe de Pêcheurs de Corail : Et d’un autre côté Neptune aussi sur une autre Coquille tirée par des Chevaux Marins, vient dire à Thétis la passion qu’il a pour elle. […] [Neptune] frappant la Mer de son Trident il émet un si grand orage, que Thétis est contrainte de descendre à terre avec les Pêcheurs, qui étant bien aise d’être échappés de la tempête font entre eux une danse pour tâcher de la divertir.
(I, 2, IIIe entrée)

D'autres pêcheurs sont aussi évoqués dans la description de la fête de Neptune dans la Clélie de Madeleine de Scudéry :

Elles arrivèrent donc auprès du temple de Neptune, qui est situé au bord de la mer, assez près du camp de Rium, en une situation très agréable, car on voit de là l’aimable ville de Molycrie, qui paraît en demi-cercle vers la pleine mer, qu’on découvre à perte de vue de la porte de ce temple de Neptune, dont tous les ornements sont maritimes. En effet, entre les colonnes on voit plusieurs figures de Néréides, et sur les bases des colonnes, et sur les frises qui sont à l’entour du temple, plusieurs basses-tailles où l’on voit des trophées de proues de vaisseaux, de rames croisées, de mâts rompus, et d’antennes brisées.
Le jour destiné à ce fameux sacrifice était si beau, qu’on n’en a jamais vu un si clair, et la mer était si tranquille, qu’on eût dit qu’en effet tous les flots s’étaient aplanis pour mieux célébrer la fête de Neptune. On commença donc le sacrifice avec toutes les coutumes requises ; mais comme il y a plusieurs choses agréables à voir passer, on avait dressé plusieurs échafauds pour les dames de qualité devant la grande porte du temps, où la cérémonie se faisait. Clymène était donc sur un de ces échafauds, bien disposée à prendre beaucoup de plaisir à la cérémonie ; car encore que le prince y assistât, elle n’en pouvait être importunée ce jour-là parce qu’il fallait qu’il fût toujours auprès de celui qui offrait le sacrifice en son nom, et que la cérémonie voulait qu’il ne sortît du temple que lorsque la nuit serait venue. Ainsi sa présence ne faisait point d’obstacle au dessein caché de Clymène. Elle parut donc fort gaie et regarda avec beaucoup de plaisir, toutes les diverses offrandes que l’on apporta un peu devant le sacrifice.
On vit d’abord deux cents pêcheurs fort proprement habillés, qui ayant des lignes de soies à la main, allaient respectueusement offrir des hameçons d’argent, à celui qui recevait les offrandes. Ensuite deux cents autres chargés de filets, et couronnés d’algue marine, allaient présenter chacun un poisson, dans des paniers de joncs couverts de fleurs ; après cela cent jeunes filles de pêcheurs habillées de vert, et les cheveux épars comme des néréides, portaient de petites corbeilles pleines de coquilles, qu’elles allaient offrir à Neptune, pour témoigner par cette soumission, que c’était lui qui les avait empêchés de faire naufrage.
Lorsque toutes ces offrandes furent faites, on fit le sacrifice accoutumé ; après quoi on entendit un concert de voix, qui chanta une hymne à la louange de Neptune, qu’Hésiode avait composée cette année-là, et qui fut trouvée si admirable, que jamais on n’en avait chanté de si belle.
(IVe partie, éd. Ch. Morlet-Chantalat, pp. 403-404)




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