Content-Type: text/html; charset=UTF-8

Galants de la cour


"Vous pouvez bien croire, Madame, que tout ce qui s'appelle les galants de la cour, n'a pas manqué de venir à ma porte, et de m'en conter, et je garde dans ma cassette de leurs billets, qui peuvent faire voir quelles propositions j'ai refusées; il n'est pas nécessaire de vous dire leurs noms, on sait ce qu'on veut dire par les galants de la cour."
La Comtesse d'Escarbagnas, sc. 2.

L'expression avait été utilisée à plusieurs reprises dans Le Grand Dictionnaire des précieuses (1661) d'Antoine Baudeau de Somaize (1).

Elle était particulièrement en faveur chez les auteurs du début du siècle et du siècle précédent :


(1)

[GALACERIE] Mais si elle voit peu de femmes , sa maison en récompense est une retraite de tous les Galants de la Cour, qui lui rendent leurs assiduités; et quand elle n'est pas dans cette occupation continuelle de visites ou de jeu.
(t. 1, p. 209)

[GESIPPE] La plupart des Galants de la Cour ont été ses Alcovistes: aussi a-t-elle passé pour une des plus belles femmes d'Athènes, et pour avoir le teint aussi uni et être aussi superbe en propreté et ajustements de nuit, que femme de Grèce.
(t. 1, p. 211-212)

(2)

J'ai ouï dire que ce Maréchal de Montejan avait si bien dressé sa femme à la gloire, que lui mort, et elle ayant épousé en secondes noces le Prince de la Roche-sur-Yon étant venue nouvelle et mal raffinée à la Cour, un jour à la Chambre de la Reine, ayant fort affaire d'un de ses gens, étant assise sur son tabouret d'honneur, s'adressa à un Gentilhomme des galants de la Cour, haut à la main, et d'aussi bonne maison qu'elle, mais ne le connaissait pas : elle l'appela par deux fois, mon Gentilhomme, je vous prie, allez voir jusques à la salle s'il n'y a pas là un de mes Gentilshommes, et me le faites venir. Le Gentilhomme qui était haut à la main, que je nommerais bien, qui était feu mon oncle de la Chastaigneraye, lui dit, Mort Dieu, quel mon Gentilhomme appeliez-vous? allez le chercher ailleurs, car je ne suis votre Gentilhomme, ni le veux être , Princesse cortée que vous êtes, allez faire votre message vous-même.
(Edition de 1699, t. I, p. 374-375)

(3)

Le Roi pensa sur ce qu'il lui avait dit, et me dit, Bassompierre je sais que vous êtes fâché de ce que je fais Maréchal de France M. de la Force, et que M. de Schomberg et vous, vous en plaignez avec raison,mais ce n'est pas moi qui en suis cause ; si bien M. le Prince, qui me l'a ainsi conseillé,pour le bien de mes affaires, et afin de ne laisser aucune chose derrière moi en Guyenne, qui m'empêche de passer promptement en Languedoc: néanmoins avisez ce que vous voulez que je fasse pour vous,que j'aime et que je tiens pour mon bon et fidèle serviteur. Je jure qu'à cette heure-là je n'avais jamais aspiré a la charge de Maréchal de France, et que je ne la désirais pas. Car à mon avis c'était une affaire de vieil homme, et moi je voulais faire encore quelques années celui de galant de la Cour ; c'est pourquoi je lui répondis : Que j'étais extrêmement étonné du discours qu'il me tenait, ni qui lui avait pu persuader , que je m'ennuyasse de voir faire du bien à autrui, bien moins à un de mes amis, vieux Seigneur, et expérimenté, auquel je savais que le feu Roi son père avait destiné un bâton de Maréchal de France, et lui eût donné, s'il eût encore vécu un mois.
(Edition de 1665, t. 2, p. 286)




Sommaire | Index | Accès rédacteurs