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Fièvre


"J'ai fort aussi l'ingrate dans la tête,
Cette ingrate de fièvre, injuste, malhonnête,
Qui traite mal les gens, qui la logent chez eux."
Les Femmes savantes, III, 1 (v. 798-800)

Dans Le Parnasse satyrique du sieur Théophile (1660), recueil de poésies érotiques, la fièvre est associée à plusieurs reprises au mal d'amour sous sa forme sentimentale ou sexuelle.

Demande
Quelle fièvre avez-vous Paquette,
Qui vous rend le teint si défait ?

Réponse
C'est le désir d'une braguette,
Dont je ne puis avoir l'effet.

Demande
Certes vous êtes maigre et jaune
Je ne sais pas que demandez.

Réponse
Un gros v. long d'un bon quart d'aune,
Prêtez-le-moi si vous l'avez.
(p. 5)

SONNET

L'enfant contre lequel ni écu ni salade
Ne peuvent résister, d'un trait plein de rigueur
M'avait de telle sorte ulcéré tout le coeur
Et brûlé tout le sang, que j'en devins malade.

J'avais dedans le lit un teint jaunement fade,
Quand celle qui pouvait me remettre en vigueur
Ayant quelque pitié de ma triste langueur,
Me vint voir, caressant mon mal de son oeillade.

Encores aujourd'hui des miracles se font,
Les saintes et les saints les mêmes forces ont,
Qu'aux bons siècles passés ; car sitôt que ma sainte

Renversa sa vertu de ses rayons luisants
Sur moi qui languissais, ma fièvre fut éteinte :
Un mortel médecin ne l'eût fait en deux ans.
(p. 57)

SONNET

Douce lancette à la couleur vermeille,
Dardant parfois sa plus prompte vigueur
Qui au toucher met le feu dans le coeur
Assoupissant la vie qui sommeille.

Et qui savoure avecque sa pareille
Le doux friand d'une douce liqueur,
Rafraîchissant la brûlante chaleur
Du sang bouillant sous l'ardeur non pareille,

Chatouille un peu mon maintien endormi
(p. 274)




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