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Faire voir ma calèche


"Marquis, allons au Cours, faire voir ma calèche"
Les Fâcheux, I, 1 (v. 76)

La graphie originale, chez Molière, est "galèche". L'introduction récente du terme dans la langue française explique ce flottement, dont témoigne également un document officiel paru en 1661 :

...la permission d'établir, dans notre bonne ville, faubourgs et banlieues de Paris, des galeches, carioles ou petits carrosses à deux roues, tirées par un seul cheval
(Lettre patente, qui révoque cette permission, pièce officielle, datée du 8 janvier 1661)

ainsi que la "rectification" opérée par Furetière, dans sa citation du vers :

Marquis, allons au Cours, faire voir ma calèche.
(Dictionnaire de Furetière, 1690)

L'usage de la calèche est révélateur de la distinction, ainsi que le confirme Sauval dans son Histoire et recherches des antiquités de la ville de Paris, publié en 1724 :

Avec le temps enfin, les grands se sont avisés d'avoir d'autres carrosses riches et légers qu'ils appellent calèches, dont ils se servent au Cours, et surtout à Fontainebleau et à Saint-Germain, quand la cour y passe l'été, d'ordinaire on y fait mettre six chevaux, et alors les dames de qualité, non moins éclatantes par leur beauté que par leurs habits, le fouet à la main, quelquefois les conduisent à toute bride et même à l'envi par gageure.
(t. I, p. 192) (1)


(1) source : Oeuvres de Molière, éd. E. Despois et P. Mesnard, 1875-1900, t. III, p. 40.




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